Pas d’association entre une faible consommation de viande rouge fraîche et transformée et le cancer colorectal (TRADUCTION)

Cette étude présentée en tant que poster et ayant fait l’objet d’un résumé paru dans la revue Current Developments in Nutrition revient sur une partie des résultats du rapport Global Burden of Disease (GBD) de 2019. Les auteurs de cette étude n’ont pas trouvé d’association empirique entre une faible consommation de viande fraiche ou transformée et le cancer colorectal.

Cette étude présentée en tant que poster scientifique avait pour objectif d’évaluer une association dose-réponse entre le cancer colorectal (CCR) et de faibles niveaux de consommation de viande rouge fraîche (VF) et transformée (VT), par rapport aux autres niveaux de consommation. Les chercheurs ont extrait les études de cohorte citées dans l’étude Global Burden of Disease 2019 (GBD) associant la consommation de viande et le cancer colorectal ; une étude dont les résultats ont déjà été très controversés (voir articles « Augmentation des décès et consommation de viande rouge : des estimations très discutables », « Des chercheurs questionnent certaines hypothèses de calcul des risques liés à la consommation de viande », « L’association britannique des transformateurs de viande réclame à The Lancet le retrait de l’étude GBD 2019 »). Ils ont identifié les bras d’étude à « faible consommation » comme étant ceux présentant des consommations de VF et VT inférieures à la consommation médiane de l’étude NHANES, soit respectivement moins de 56 g/jour et moins de 20 g/jour.

Trente cohortes de 14 pays ont contribué à 22 402 195 années-personnes et 23 721 cas de CCR. Dans huit cohortes (4 871 778 années-personnes ; 5 703 cas de CCR), seules les consommations de viande transformée étaient évaluées, tandis que les consommations de viande fraiche ont été évaluées seules sur une unique cohorte (5 422 années-personnes ; 102 cas de CCR). La consommation quotidienne moyenne pondérée de VT/VF était de 9,6/30 g pour les faibles niveaux de consommation et de 23/44 g pour une consommation moyenne. Aucune association significative n’a été trouvée entre la viande rouge fraiche et le CCR en cas de faible consommation (RR 50 g/jour = 0,93 (0,854-1,020)). Aucune association non plus entre la viande transformée et le CCR dans les groupes faible consommation (RR 20 g/jour = 1,01 (0,868-1,184)). Une association significative avec le CCR a toutefois été trouvée pour une consommation de viande transformée supérieure ou égale à 19 g/jour (1,07 (1,018-1,122)). Les auteurs soulignent que le GBD en revanche avait mentionné des associations significatives avec des consommations de viande rouge à 50 g/jour (1,08 (1,02-1,16)) et de viande transformée à 20 g/jour (1,06 (1,02-1,1)). Sur un plan empirique, une relation dose-réponse entre viande rouge transformée/fraiche et le cancer colorectal n’est donc pas justifiée.

Référence : Jane Pouzou, Francisco Zagmutt. No Association Between Lower Consumption Levels of Fresh and Processed Red Meat, and Colorectal Cancer. Current Developments in Nutrition 7 Suppl 1 (2023) 100492 (Résumé du poster en libre accès)

Source : Current Developments in Nutrition.

À voir aussi