Juste rémunération et attractivité des métiers

Dans un contexte social et économique difficile, la filière Élevage et Viande développe d’une part des outils pour favoriser la création de valeur et sa juste répartition et agit d’autre part pour une plus grande attractivité des métiers. Afin de pouvoir continuer à fournir aux consommateurs français une viande de qualité, respectueuse des hommes et femmes qui la font.

CHIFFRES CLÉS

30% : c’est l’objectif de taux de transactions sous contrat en bovins, en 2023
100% : c’est l’objectif de taux d’éleveurs bovins viande ayant un résultat courant avant impôts supérieur à 35 964€ d’ici 2025
506 760 : C’est le nombre d’emplois directs et indirects de la filière
80 % de la viande bovine, veau et caprine consommée en France est produite en France

Assurer une juste rémunération des acteurs de la filière

Conformément aux plans de filière publiés en 2017, l’Interprofession a travaillé sur des guides de bonnes pratiques ayant pour objectif de favoriser le développement des contrats tout au long de la chaîne. Ils sécurisent les relations commerciales, donnent de la visibilité aux professionnels et favorisent la juste rémunération des producteurs.

  • La filière bovine s’est doté d’un guide de contractualisation avec pour objectif de contractualiser 30% de la production de gros bovins d’ici 5 ans en prenant en compte dès à présent des indicateurs de coûts de production, dont une méthodologie de calcul a été validée et fait l’objet d’un accord interprofessionnel. La contractualisation est par ailleurs rendue obligatoire pour les Viandes de Bœuf Label Rouge, par un accord interprofessionnel, étendu par les pouvoirs publics.
  • Depuis 2010, la filière ovine a généralisé la contractualisation entre les éleveurs et leur premier acheteur (80% des volumes). Un nouveau guide de la contractualisation permet d’aller plus loin, en intégrant notamment les coûts de production et la régularité de la qualité des livraisons, pour sécuriser l’approvisionnement.
  • La filière veau a mis à jour le contrat-type d’intégration, qui établit les relations entre les entreprises d’intégration et les éleveurs de veaux. Ce nouveau contrat-type est validé par les Pouvoirs Publics par arrêté ministériel du 21 novembre 2019.
  • La filière Caprins a publié un guide de contractualisation en décembre 2019 incluant deux modèles de contrats (contrat type éleveur naisseur/éleveur engraisseur et contrat type éleveur engraisseur/ abatteur).

Maintenir le potentiel de production français et favoriser le renouvellement des générations

L’agriculture et l’agroalimentaire sont essentiels à la sécurité alimentaire de notre pays.

En France, environ 80 % des viandes bovine, caprine et de veau consommées sont produites en France (44 % seulement pour la viande ovine). Toutefois ces filières connaissent des difficultés : le cheptel diminue, les installations d’éleveurs ne compensent plus les départs, les entreprises d’abattage subissent de nombreuses distorsions de concurrence en Europe, etc. L’enjeu est de pouvoir encore fournir aux consommateurs une viande française, de qualité, respectueuse des animaux et de l’environnement.

Dans ce contexte, la filière ovine (60 % d’éleveurs de plus de 55 ans et 1 sur 2 non remplacé) se mobilise autour du programme Inn’ovin, qui vise notamment à favoriser l’installation en améliorant les revenus et les conditions de travail pour satisfaire la demande et créer plus d’emplois.

Développer les compétences et intégrer les enjeux sociétaux dans la filière

La formation est indispensable pour renforcer les savoirs fondamentaux, permettre aux salariés d’évoluer et aux entreprises de s’adapter à un contexte changeant. Le niveau de formation des chefs d’exploitation et coexploitants progresse d’ailleurs puisqu’en 2010, 17 % d’entre eux ont un diplôme d’études supérieures contre 11 % en 2000. D’autre part, 388 nouveaux certificats de qualification professionnelle ont été délivrés en abattage et distribution en 2018.

Les professionnels ont ainsi accès à des formations sur des thèmes liés à l’élevage et à la production de viande. Comme par exemple l’amélioration des performances technique, économique et environnementale, le bien-être animal, la prévention des risques, l’hygiène et la sécurité des aliments, la préparation en restauration collective, etc.

Promouvoir les métiers

Au regard des enjeux de renouvellement de génération, rendre les activités de l’élevage et de la viande plus attractives est déterminant pour la filière. L’engagement sociétal de la filière peut aussi être un facteur d’intérêt pour les jeunes en recherche de sens et d’éthique dans leurs professions.

De nombreux outils existent ainsi pour mettre en lumière les métiers de la filière tels que:

  • les Rencontres MADE in VIANDE pour donner aux professionnels l’opportunité de faire découvrir leur métier, transmettre leur passion et témoigner de leur engagement pour une alimentation responsable et durable,
  • La web application Interbev-métiers.fr qui présente la diversité des métiers de la filière Elevage et Viande,
  • Les Ovinpiades des jeunes Bergers, la compétition de gestion de troupeau ovin entre établissements agricoles,
  • Le concours Gargantua, qui récompense le meilleur cuisinier de collectivité en gestion directe…

Améliorer les conditions de travail et développer la prévention des risques professionnels

Les métiers de l’élevage et de la viande ont des spécificités fortes : activité physique importante, situation économique difficile, travail avec des animaux vivants, contraintes sanitaires strictes…

Les acteurs de la filière et les organismes de prévention (MSA, CARSAT) œuvrent ainsi auprès des professionnels pour améliorer leurs conditions de travail et réduire les risques pour la santé et la sécurité au travail. On retrouve parmi les principaux axes de progrès l’ergonomie des équipements et bâtiments, l’organisation du travail, l’accompagnement, le port de charges lourdes, l’utilisation de matériaux coupants…

De nombreuses formations sont ainsi proposées pour les différents métiers de la filière, mais aussi des guides et documents pour réduire les risques au travail, ainsi que des fonds de prévention pour aider les entreprises à investir dans la sécurité au travail.

La filière a également mis en place le réseau Agri-Sentinelles pour sensibiliser et former les personnes volontaires qui travaillent au contact des agriculteurs.

Promouvoir la diversité et la mixité

Alors que la part des femmes chefs d’exploitation ou co-exploitantes en bovins viande est de 25%, comme pour toute l’agriculture, elle atteint les 30% en exploitations ovines, caprines et autres petits herbivores.

En abattage-découpe, les femmes représentent en moyenne 27 % des 43 800 salariés de la branche et travaillent essentiellement en 3e transformation (préparation et mise en barquette de viande prête à cuire). En 2019, les entreprises d’abattage/découpe/transformation ont signé un accord sur la diversité et l’égalité professionnelles. Il s’agit d’inciter à mettre en œuvre et renforcer la non-discrimination à tous les niveaux : recrutement, rémunération, accès à la formation, progression professionnelle.