Risques de mortalité associés à la viande rouge, aux viandes transformées et aux autres aliments sources de protéines

Les viandes rouges et transformées ont été associées à une mortalité accrue. Cependant, les études sont contradictoires et peu d’entre elles ont porté sur la substitution de ces sources de protéines par d’autres sources pour vérifier cette association. La relation entre les mortalités globale et par cause, d’une part, et les apports en viande rouge, viande transformée et d’autres sources de protéines alimentaires, d’autre part, a été étudiée dans le cadre d’une étude de cohorte néerlandaise (Netherlands Cohort Study).

Plus de 120 000 adultes suivis sur 10 ans aux Pays-Bas

En 1986, 120 852 hommes et femmes âgés de 55 à 69 ans ont fourni des informations sur leurs habitudes alimentaires et leurs modes de vie. Le suivi de la mortalité jusqu’en 1996 consistait à établir un lien avec les statistiques des Pays-Bas. Les analyses multivariées par cohorte se basent sur 8 823 décès et les données alimentaires complètes ainsi que les facteurs de confusion obtenus auprès d’une sous-cohorte de 3 202 individus.

Les nitrites, principaux facteurs de mortalité

La consommation de viande rouge (non transformée) n’était associée ni à la mortalité globale ni aux mortalités spécifiques. La consommation de viande transformée était significativement corrélée à la mortalité globale, avec un risque relatif (RR ; IC 95%) comparant le quintile le plus élevé au quintile le plus faible de 1,21 (1,02–1,44 ; Ptrend = 0,049). Des associations significatives ont été observées pour les maladies cardiovasculaires [RR Q5 vs Q1, 1,26 (1,01–1,26)] et respiratoires [RR = 1,79 (1,19–2,67)], mais pas pour la mortalité par cancer [RR = 1,16 (0,97–1,39)]. L’ajustement sur l’apport en nitrites atténuait ces associations qui devenaient non significatives avec des risques relatifs (IC 95%) comparant le quintile le plus élevé au quintile le plus faible de 1,10 (0,77–1,55) pour le total, 1,09 (0,71–1,67) pour les maladies cardiovasculaires, 1,44 (0,68–3,05) pour les voies respiratoires et 1,11 (0,78 à 1,58) pour la mortalité par cancer. Les nitrites étaient associés de manière significative à la mortalité globale, ainsi qu’aux maladies cardiovasculaires et respiratoires. En revanche, la consommation de volaille était inversement associée au cancer et à la mortalité globale.

Remplacer la viande transformée par d’autres sources protéiques réduirait le risque de mortalité

Le remplacement de la viande transformée par une combinaison de volaille, d’œufs, de poisson, de légumineuses, de noix et de produits laitiers allégés en matières grasses était associé à une réduction des risques de mortalités globale, cardiovasculaire et respiratoire.

Référence : van den Brandt PA. Red meat, processed meat, and other dietary protein sources and risk of overall and cause-specific mortality in The Netherlands Cohort Study. Eur J Epidemiol. 2019 Jan 23. doi: 10.1007/s10654-019-00483-9.

 

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