Régimes végétariens et risque de cancer colorectal

Selon une étude publiée dans le JAMA par l’Ecole de santé publique de Loma Linda en Californie, à partir de données issues de la cohorte très spécifique des Adventistes du 7ème jour les régimes de type végétariens sont globalement associés à une plus faible incidence de cancers colorectaux que le régime omnivore. Mais c’est le régime pesco-végétarien (intégrant du poisson) qui présente le risque relatif le plus faible. A noter toutefois le particularisme de cette cohorte : la religion Adventiste prônant une alimentation saine, l’exercice physique, l’abstinence de boisson alcoolisée et de tabac. Méthode : Les auteurs ont examiné les données de régime alimentaire issues de la cohorte Adventist Health Study 2 (AHS-2) portant sur 77 659 adultes. 4 types de régimes ont été différenciés : les vegans, les lacto-ovo végétariens, les pesco végétariens et les non végétariens (omnivores). La corrélation avec l’incidence des cancers colorectaux a été calculée pour chaque régime Résultats : Le risque relatif (mesuré par le Hazard ratio HR) des végétariens versus les omnivores est de 0.78 (IC 95% : 0.64-0.95) pour le cancer colorectal, 0.81 (IC 95% : 0.65-1.00) pour le cancer du côlon, et 0.71 (IC 95% : 0.47-1.06) pour le cancer rectal.  Le risque relatif des vegans versus les omnivores est évalué à 0.84 pour le cancer colorectal  mais ce chiffre est peu significatif et très variable puisque l’IC va de 0,59 à 1,19 ; celui du régime pesco-végétarien comparé au régime omnivore est de 0.57 (95% CI, 0.40-0.82) pour le cancer et celui des lacto-ovo végétariens de 0.82 (IC 95% : 0.65-1.02). A noter que les quantités, fréquences ou la nature des consommations de produits carnés (viande ou charcuterie ou autres produits transformés) ne sont pas pris en considération dans ces calculs. Conclusion : Selon les auteurs, les régimes de type végétarien sont globalement associés à une réduction du risque de cancers colorectaux. C’est le régime pesco végétariens qui présente le risque le plus faible : outre la composante végétale, la consommation de poisson semble être particulièrement intéressante. Pour considérer ces résultats à leur juste valeur, il faut toutefois conserver à l’esprit les particularismes en matière d’hygiène de vie de la communauté étudiée par cette cohorte. La religion Adventistes du 7ème jour prône en effet une réforme sanitaire incluant une alimentation saine, l’entretien du corps par l’exercice physique, l’abstinence de boisson alcoolisée, de tabac et de toute autre substance « nuisible ». Il s’agit donc d’une population spécifique dont les données de santé ne sont sans doute pas extrapolables à l’ensemble de la population américaine. Source : Vegetarian Dietary Patterns and the Risk of Colorectal Cancers. Michael J. Orlich, Pramil N. Sing, Joan Sabaté, Jing Fan, Lars Sveen, Hannelore Bennett, Synnove F. Knutsen, W. Lawrence Beeson, Karen Jaceldo-Siegl, Terry L. Butler,Patti Herring, Gary E. Fraser. JAMA Intern Med. Published online March 09, 2015. doi:10.1001/jamainternmed.2015.59.

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