Consommation excessive de viande rouge et transformée : un facteur de risque de cancer du côlon mais pas majeur

La consommation de viande a longtemps été citée comme facteur de risque majeur de cancer du côlon. Selon cette étude basée sur les données de plus de 35 000 femmes norvégiennes ayant participé à l’étude Norwegian Women and Cancer (NOWAC), si une consommation excessive de viandes à la fois rouge et transformée (> 500 g/semaine) fait effectivement partie des facteurs de risque, seule une petite proportion des cas de cancer du côlon lui serait attribuable. Six autres facteurs seraient impliqués dont quatre à plus de 10 %.

Le cancer du côlon est le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes en Norvège, où les taux d’incidence de ce cancer ont triplé entre 1955 et 2014, pour des raisons inconnues. Dans cette étude, des chercheurs ont donc tenté d’évaluer la part du cancer du côlon attribuable aux facteurs de risque modifiables chez les femmes norvégiennes en utilisant les données de l’étude Norwegian Women and Cancer (NOWAC). Les informations auto-déclarées de 35 525 participantes à l’étude NOWAC étaient disponibles. Elles comprenaient les expositions suivantes : tabagisme, consommation d’alcool, indice de masse corporelle (IMC), activité physique, consommation de calcium, de fibres et de viandes rouge et transformée. Les cas de cancer du côlon ont été identifiés à partir du registre du cancer de Norvège.

46 % des cancers du côlon attribuables à 7 facteurs de risque

La part des cas de cancer du côlon attribuable au tabagisme était de 18,7 % (IC à 95 % : 4,7 %-30,6 %), à une faible activité physique de 10,8 % (IC à 95 % : -0,7 %-21,0 %), à la consommation d’alcool de 14,5 % (IC à 95 % : -2,8 %-28,9 %) et à un faible apport en calcium de 10,0 % (IC à 95 % : -7,8 %-24,8 %). Une petite proportion des cas de cancer du côlon était attribuable à une forte consommation combinée de viandes rouge et transformée (> 500 g/semaine), au surpoids/obésité et à une faible consommation de fibres. Ensemble, ces sept facteurs de risque pouvaient expliquer 46,0 % (IC 95 % 23,0 %-62,4 %) de l’incidence du cancer du côlon. Ainsi, entre 23 % et 62 % de l’incidence du cancer du côlon chez les femmes en Norvège était attribuable à des facteurs de risque modifiables, ce qui indique un potentiel préventif important d’un mode de vie sain.

Référence : Lukic M, Licaj I, Laaksonen MA, Weiderpass E, Borch KB, Rylander C. The burden of colon cancer attributable to modifiable factors-The Norwegian Women and Cancer Study. Int J Cancer. 2022 Aug 10. doi: 10.1002/ijc.34237. (PDF en libre accès)

Source : International Journal of Cancer

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