Alimentation et activité physique : le point sur les nouvelles recommandations (Article de synthèse)

Les nouvelles recommandations françaises du ministère de la Santé, relatives à l’alimentation et à l’activité physique pour la population adulte, ont été publiées en janvier 2019 par l’Agence nationale de Santé publique.

En France, des recommandations alimentaires et d’activité physique officielles sont diffusées depuis 2001 dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS). Les connaissances scientifiques évoluant, de même que les modes de consommation et les modes de vie, ces recommandations ont été révisées et font aujourd’hui l’objet d’un nouvel opus, publié par Santé publique France, l’agence nationale dépendant du ministère de la Santé. Ce rapport combine à la fois de grandes orientations (« augmenter l’activité physique« , « aller vers les aliments de saison et les aliments produits localement« , « réduire les produits salés« , etc.), des recommandations détaillées et des conseils généraux.

 Des recommandations* alimentaires détaillées

Elaborées à partir du rapport de janvier 2017 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et de l’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publié quelques mois plus tard, les nouvelles recommandations précisent la consommation optimale de chaque famille d’aliments.

On trouve ainsi les préconisations suivantes :

  • consommer au moins 5 fruits et légumes par jour, par exemple 3 portions de légumes et deux fruits ;
  • consommer des légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…) au moins 2 fois par semaine car ils sont naturellement riches en fibres ;
  • consommer au moins un féculent complet par jour, également pour la richesse naturelle en fibres ;
  • consommer du poisson deux fois par semaine, dont un poisson gras (sardines, maquereau, hareng, saumon) ;
  • consommer de petites quantités quotidiennes de matières grasses ajoutées (huile, beurre et margarine), en privilégiant les huiles de colza, de noix et d’olive ;
  • consommer deux produits laitiers (lait, yaourt, fromage, fromage blanc) par jour ;
  • privilégier la volaille et limiter les autres viandes (porc, bœuf, veau, mouton, agneau, abats) à 500 g par semaine ;
  • limiter la charcuterie à 150 g par semaine ;
  • limiter les boissons sucrées, les aliments gras, sucrés, salés et ultra-transformés ;
  • réduire sa consommation de sel ;
  • limiter sa consommation d’alcool à deux verres par jour maximum et ne pas consommer d’alcool tous les jours.

 Alterner les aliments sources de protéines dont la viande

Santé publique France encourage la diversité des aliments sources de protéines, en précisant que « pour le plaisir du goût et de la variété, vous pouvez alterner dans la semaine la viande, la volaille, le poisson, les œufs ou encore les légumes secs à la condition de les associer à des produits céréaliers« .
 Cette préconisation se justifie puisque chaque source protéique possède sa propre composition nutritionnelle. Les différentes sources de protéines (animales ou végétales) ne possèdent pas des protéines de qualité équivalente et n’apportent pas non plus les mêmes vitamines et minéraux (voir article « Protéines animales, protéines végétales, quel équilibre pour une alimentation saine et durable ? »). Ces aliments sont donc complémentaires dans l’équilibre alimentaire et non substituables du strict point de vue des apports nutritionnels.

500 g maximum de viande hors volaille et charcuterie

Quant à la recommandation en matière de viande hors volaille et hors charcuterie, elle est de 500 g maximum par semaine, soit environ 3 ou 4 steaks. Cette approche est conforme aux nouveaux repères de consommations alimentaires de l’Anses, et plus largement du WCRF (voir article « Viande et cancer : les conclusions du dernier rapport du WCRF »).

À noter toutefois que la question viande crue / viande cuite n’est pas abordée ici. Rappelons que le WCRF donne quant à lui la recommandation hebdomadaire maximale de 500 g de « viandes hors volaille » cuites, soit 700 à 750 g de viandes crues (voir l’étude « Valeurs nutritionnelles des viandes cuites. Effets de la cuisson sur la composition des viandes »).

Quelques nouveautés et conseils généraux

Par ailleurs, Santé publique France propose des conseils généraux pour encourager chacun à adopter des modes de vie favorables à la santé, comme :

  • « Privilégiez quand c’est possible le fait maison » ;
  • « Privilégiez la variété, prenez le temps de manger et de déguster » ;
  • « Faites attention aux quantités et à la taille des portionsque vous consommez« .

Les recommandations recèlent enfin quelques nouveautés :

  • invitation à privilégier les aliments de producteurs locaux, les aliments de saison et, si possible, bio ;
  • prise en compte du Nutri-Score pour les produits transformés ;

Enfin, elles distinguent l’activité physique et la sédentarité avec, deux recommandations spécifiques, à savoir « au moins 30 minutes d’activités physiques dynamiques par jour » et « ne restez pas assis trop longtemps : prenez le temps de marcher un peu toutes les deux heures« .
Toutes ces recommandations feront l’objet d’un dispositif de communication au cours de l’année 2019.

* Le terme de « recommandation » a remplacé celui de « repère », utilisé jusqu’alors. Des études menées pour évaluer la bonne compréhension des messages montrent en effet que pour plus de 7 personnes sur 10, « recommandation » incite davantage à réfléchir sur l’alimentation que « repère ».

Source : Santé publique France.

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