Un effet délétère de l’anémie sur la fonction cognitive (TRADUCTION)

L’anémie aurait un impact délétère sur la fonction cognitive et certains aspects de la qualité de vie ; impact exacerbé chez les personnes diabétiques. Telle est la conclusion de cette étude menée sur plus de 6 000 seniors de la cohorte Predimed-Plus. En revanche, étonnamment, aucune corrélation n’a été trouvée avec l’apport en fer alimentaire. Des résultats qui méritent d’être creusés.

L’anémie provoque une hypo-oxygénation cérébrale, ce qui pourrait entraîner des troubles cognitifs. Les auteurs de cette étude ont examiné les apports alimentaires en fer, ainsi que les marqueurs de l’anémie (hémoglobine, hématocrite, volume corpusculaire moyen) et la coexistence d’un diabète, en relation avec la fonction neuropsychologique et la qualité de vie. Cette étude a porté sur 6 117 adultes de la cohorte Predimed-Plus (Espagne), âgés de 55 à 75 ans et présentant un surpoids/obésité et un syndrome métabolique. Les chercheurs ont effectué une série de tests neuropsychologiques : Mini-Mental State Examination (MMSE), patties A et B du Trail Making Test (TMT-A/B), Semantic Verbal Fluency of animals (VFT-a), Phonological Verbal Fluency of letter P (VFT-p), Digit Span Test (DST), Clock Drawing Test (CDT) et Short Form-36 Health Survey (SF36-HRQL test).

L’apport alimentaire en fer n’a pas influencé la fonction neuropsychologique ou la qualité de vie. Cependant, dans l’ensemble, l’anémie et des niveaux plus faibles des biomarqueurs analysés étaient associés à des scores plus faibles dans tous les tests neurophysiologiques et dans le test SF36-HRQL. Les relations entre l’anémie et la diminution des performances dans les tâches TMT-A/B et VFT étaient particulièrement prononcées et statistiquement significatives uniquement chez les participants diabétiques.

En résumé, l’anémie et les niveaux réduits des marqueurs de l’anémie étaient liés à une fonction cognitive inférieure, à des scores plus faibles dans différents domaines de la fonction exécutive, ainsi qu’à une composante physique, mais non mentale, plus faible de la qualité de vie. Les auteurs soulignent également que la coexistence d’un diabète chez les patients anémiques pourrait exacerber cet impact négatif sur la cognition. Néanmoins, l’apport en fer alimentaire n’a montré aucune corrélation avec l’un ou l’autre des résultats. Des résultats qui devront être approfondis dans le cadre d’études méthodologiquement rigoureuses minimisant le risque de causalité inverse avant d’envisager de formuler des recommandations concluantes pour la pratique clinique.

Référence : Donat-Vargas C, Mico V, San-Cristobal R, et al. Dietary Iron, Anemia Markers, Cognition, and Quality of Life in Older Community-Dwelling Subjects at High Cardiovascular Risk. Nutrients. 2023 Oct 19; 15(20):4440 (PDF en libre accès)

 Source : Nutrients

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