Tendreté, jutosité, flaveur : quelles contributions à l’appréciation globale de la viande de bœuf ?

Des travaux de recherche impliquant plusieurs centres de recherches agronomiques français ont étudié les effets de la tendreté, de la jutosité et de la flaveur de la viande de bœuf sur l’appréciation globale de ce produit.
Comment différentes propriétés sensorielles perçues lors de la dégustation de la viande influencent-elles notre goût pour ce produit ? Pour le savoir, des chercheurs ont demandé à des consommateurs non entraînés de goûter plusieurs viandes de bœuf européennes et de noter pour chacune la jutosité, la tendreté et la flaveur, ainsi que leur appréciation globale du produit dégusté.
L’appréciation de la viande de bœuf repose avant tout sur sa flaveur
La flaveur – que l’on peut définir comme l’ensemble des sensations olfactives, gustatives et tactiles ressenties lors de la dégustation d’un produit alimentaire – ressortait comme la dimension sensorielle contribuant le plus à l’appréciation globale (39 %), suivie par la tendreté (31 %) et la jutosité (24 %). L’amélioration de la tendreté de la viande au cours des précédentes décennies pourrait expliquer pourquoi la flaveur ressort aujourd’hui comme la dimension sensorielle la plus impliquée dans l’appréciation globale. La jutosité ressortait quant à elle comme la dimension la moins robuste, sa notation pouvant être influencée par les autres dimensions.
Le poids de chaque dimension sensorielle varie selon la qualité des morceaux
Les résultats présentaient aussi quelques spécificités selon la qualité des morceaux goûtés. Ainsi, pour les morceaux jugés de haute qualité, chacune des dimensions sensorielles présentait des notes et des contributions élevées à l’appréciation globale. Pour les morceaux de qualité moyenne, une dimension sensorielle présentant une note faible pouvait être compensée par les autres dimensions sensorielles présentant des scores élevés ; pour ces morceaux, une attention plus importante était portée à la dimension la moins bien perçue.
Référence : Liu J, Ellies-Oury MP, Chriki S, Legrand I, Pogorzelski G, Wierzbicki J, Farmer L, Troy D, Polkinghorne R, Hocquette JF. Contributions of tenderness, juiciness and flavor liking to overall liking of beef in Europe. Meat Science. Volume 168, 2020, 108190.
À voir aussi
-
Transversal9 septembre 2025
BOVALHERB : étude sur la finition des femelles allaitantes avec de l’herbe
L’objectif du projet Bovalherb est de proposer des conduites de finition multi-performantes à base d’herbe pour des femelles allaitantes sur les volets technico-économique, environnemental, sociétal et sur les qualités des viandes produites. Ce projet multi-partenarial, qui a débuté à l’automne 2022, a pour objectifs : De tester et d’évaluer des conduites de finition de vaches… -
Transversal22 juillet 2025
Déclaration de Dublin et Appel de Denver : vers une reconnaissance du rôle clé de l’élevage
Après la Déclaration de Dublin, l’appel de Denver et tout récemment celui de Varsovie (articles à retrouver dans notre info-veille scientifique : ici, ici et ici), la mobilisation autour du rôle sociétal de l’élevage continue de s’amplifier. La revue Viandes & Produits Carnés publie un article de fond qui revient sur ces prises de position… -
Transversal22 juillet 2025
Bilan économique et stratégies d’engraissement des jeunes bovins : retour sur le webinaire INOSYS 2025
Le 24 mars 2025, le dispositif national INOSYS Réseaux d’élevage Bovins viande organisait son second webinaire pour présenter les dernières données économiques et techniques de la filière viande bovine. Au programme : prévisions de revenus 2024, place de l’engraissement des jeunes bovins, retours d’expérience d’éleveurs et outils pour valoriser chaque atelier. Un moment d’échanges incontournable entre…