Régimes végétariens et mortalité

Selon une large étude de cohorte australienne,  auprès des plus de 45 ans, les régimes végétariens ne sont pas associés à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues. Contexte: Le régime végétarien est souvent associé dans les études épidémiologiques à un moindre risque de diabète de type 2, d’hypertension et d’obésité. Les données à ce jour suggèrent donc que les végétariens auraient tendance à avoir des taux de mortalité plus faibles comparés aux non-végétariens. Cependant, la plupart des études ne sont pas des études de population et d’autres facteurs de style de vie pourraient participer à ces effets de protection apparents. Objectif: L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre les catégories de végétarisme (stricte, semi, pesco-végétarien) et la mortalité toutes causes confondues dans une  étude de population australienne. Méthodologie: La cohorte 45 et plus comprend 267 180 hommes et femmes de plus de 45 ans et vivant dans le New South Wales (Australie. Le statut végétarien a été évalué à l’aide d’un questionnaire et les participants ont été classés en 3 groupes : les végétariens strictes (0.63%), les semi-végétariens (0.82%), les pesco-végétariens (0.46%), comparés aux consommateurs réguliers de viande (98.1%). La mortalité toute cause était évaluée à l’aide d’un registre  en milieu d’année 2014. Un modèle de Cox permettait de quantifier l’association entre le statut végétariens et la mortalité toutes causes, ajustée sur les facteurs potentiellement confondants. Résultats: Comparés aux consommateurs réguliers de viande, les végétariens strictes étaient plus jeunes, moins fréquemment en excès de poids, plus souvent des femmes, souffraient moins de désordres métaboliques ou cardiovasculaires au moment de l’inclusion, fumaient peu et buvaient peu d’alcool. Leur niveau d’études était aussi plus élevé. Parmi les 243 096 participants (62.3 ans en moyenne, 46.7 % d’hommes), 16 836 décès ont été rapportés en 6.1 années : 6.9 % parmi les consommateurs de viande, 4.1 % parmi les pesco-végétariens, 7.8% parmi les semi-végétariens. Après ajustement sur les facteurs de confusion, il n’y avait pas de différence significative de mortalité toutes causes entre les végétariens et les non végétariens [HR = 1,16 (IC 95% : 0,93-1,45)]. Il n’y avait pas non plus de différence significative de risque de mortalité entre les pesco-végétariens [HR = 0,79 (IC 95% : 0,59-1,06)] et les semi-végétariens [HR = 1,12 (IC 95% 0,96-1,31)]. Ces données sont cohérentes avec celles d’autres études sur le sujet (Appleby et al., 2002; Key et al., 2009; Crowe et al., 2013; Thorogood et al., 1994; Chang-Claude et al., 2005) et deux méta-analyses récentes (Kwok et al., 2014; Dinu et al., 2016). Pour expliquer l’absence de différence, les auteurs indiquent qu’il est possible que l’alimentation végétarienne traditionnelle ait aussi subi une transition ces dernières années en incluant davantage d’aliments transformés. Conclusion : Les auteurs concluent qu’ils n’ont trouvé aucune preuve dans leur cohorte, d’un effet protecteur vis à vis de la mortalité toutes causes des régimes végétariens. Source : Mihrshahi S, Ding D, Gale J, Allman-Farinelli M, Banks E, Bauman AE. Vegetarian diet and all-cause mortality: Evidence from a large population-based Australian cohort – the 45 and Up Study. Prev Med. 2016 Dec 28. pii: S0091-7435(16)30447-9.

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