Qualité de l’alimentation des Français : analyse de 40 ans d’achats des ménages

Selon une récente étude Française publiée dans la revue Nutrition clinique et métabolisme, les achats d’aliments préparés (plats préparés, produits laitiers, boissons sucrées en particulier) ont fortement augmenté, tandis que les achats d’aliments bruts dont notamment le sucre ou les graisses ajoutées ont diminué. L’impact de ces modifications reste modéré sur l’équilibre en macronutriments et plutôt bon en termes de qualité nutritionnelle globale des achats alimentaires.
Méthode : Les équipes INRA-ALISS et INRA6INSERM ont travaillé à partir des séries temporelles d’achats alimentaires construites sur la base de 2 enquêtes annuelles représentatives des dépenses des ménages pour l’alimentation à domicile : l’enquête INSEE (1969 à 1991) et le panel Kantar (1991 à 2010). Les quantités moyennes achetées par tête et par an ont été calculées pour chaque produit alimentaire puis agrégées en 18 groupes et 80 sous-groupes. Les apports nutritionnels de ces aliments selon les quantités achetées ont été établis sur la base de la table de composition du CIQUAL de 1995. La qualité nutritionnelle des achats alimentaires a ensuite été estimée par la part des macronutriments dans l’énergie et par le Mean Adequacy Ratio (MAR) c’est à dire le pourcentage moyen d’apports recommandés pour 15 nutriments clés (protéines, fibres, rétinol, thiamine, riboflavine, niacine, vitamine B6, vitamine B12, acide ascorbique, vitamine E, vitamine D, calcium, potassium, fer, magnésium) calculés sur une base de 2000 kcal.
Résultats : Les achats de plats préparés ont augmentés de 17,1 kg/tête/an, les achats de jus de fruits, de yaourts, de desserts lactés, de boissons sucrées et de bonbons se sont accrus, respectivement, de 19,3 kg, 11,2 kg, 6,6 kg, 14,9kg et 5,1 kg. Sur la même période, les achats de sucre ont diminué de 13,8 kg ainsi que les achats de viandes fraîches (viande brute), de légumes frais, de fruits frais, d’huiles et de beurre qui ont diminué, respectivement de 11,1 kg, 12 kg, 8 kg, 6,8 kg et 4,7 kg. D’un point de vue nutritionnel l’apport calorique des produits achetés (alcool exclu) a augmenté légèrement, passant de de 2048 kcal à 2222 kcal). L’énergie provenant des protéines a augmenté (de 13,5% à 15,7%), celle des glucides a diminué (de 47,4% à 45,3%) et celle des lipides est restée stable à 39 %. La qualité nutritionnelle globale a augmenté puisque le MAR est passé de 69,9 % à 82,8 %.
Source : La qualité de la diète Française s’améliore-t-elle ? 40 ans d’achats des ménages, 1969–2010. V. Nichele, F. Caillavet, N. Darmon. Nutrition clinique et métabolisme Vol 28 – N° S1 P. S29 – décembre 2014. em-consulte.com
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025Une analyse des données NHANES III réfute un lien de causalité entre consommation de protéines animales et mortalité (TRADUCTION)
Une nouvelle analyse des données NHANES III portant sur près de 16 000 adultes américains suivis pendant 12 ans remet en question les allégations sur la dangerosité des protéines animales. Contrairement à certaines études antérieures qui associaient la consommation de protéines animales à une augmentation de la mortalité, cette recherche ne trouve aucun lien néfaste… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025Une méta-analyse fait le point sur l’impact de la consommation de viande rouge sur le statut en fer (TRADUCTION)
La carence en fer est un problème de santé publique mondial. Face à ce constat, la consommation de viande rouge est souvent citée comme une solution efficace. Pour vérifier cette hypothèse, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées, évaluant près de 5 000 études. Ces travaux ont examiné l'impact d'une… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025La viande de bœuf élevé à l’herbe : un atout pour la santé et la qualité
L’élevage à l’herbe pourrait constituer une réponse naturelle pour optimiser la qualité de la viande rouge. Riche en oméga-3, en vitamine E, en caroténoïdes et en polyphénols, l’herbe, complétée par une gestion attentive du bien-être animal, apparaît comme une stratégie efficace pour limiter la lipoperoxydation des graisses, améliorer la qualité nutritionnelle de la viande et…