Qualité de l’air : des fiches pratiques pour réduire les émissions de polluants atmosphériques en agriculture (Article de synthèse)

Afin d’accompagner le secteur agricole français dans sa réduction des émissions d’ammoniac et de particules fines, l’ADEME publie un guide à destination des organismes de conseil agricole pour faire connaître les pratiques d’atténuation les plus efficientes. Pour les ruminants, les principaux postes d’émissions sont le stockage et l’épandage des déjections. Les leviers de réduction préconisés sont la couverture des fosses à lisier, les techniques d’épandage organique et l’augmentation du temps au pâturage. 

La pollution atmosphérique est à la fois un enjeu de santé pour les hommes et pour les écosystèmes. En France, la dégradation de la qualité de l’air est notamment responsable de 48 000 décès prématurés par an[1] et son coût annuel pour la société a été évalué à environ 100 milliards d’euros[2]. Face à cet enjeu, la France a adopté en mai 2017 un plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA) visant à répondre aux exigences de la directive européenne UE 2016/2284, révisant la directive NEC (National Emission Ceilings). Des valeurs maximales à horizons 2030 et 2050 et des objectifs de réduction ont ainsi été fixés pour chaque polluant. Pour accompagner le secteur agricole – l’un des principaux contributeurs, notamment pour l’ammoniac et les particules fines -, l’ADEME publie un guide des bonnes pratiques à destination des organismes de conseil agricole.

Limiter les émissions d’ammoniac et de particules fines

Rédigé par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), ce guide identifie, sous forme de fiches synthétiques, les techniques les mieux connues permettant d’améliorer la qualité de l’air. En élevage, elles visent les principales filières (bovins, porcins, volailles) et les différents postes de l’exploitation : alimentation, bâtiment, stockage, traitement, épandage, pâturage.

Pour les ruminants (bovins, ovins, caprins), les principaux leviers préconisés consistent à :

  • Ajuster l’alimentation en diminuant les quantités de protéines brutes apportées dans l’alimentation des bovins pour réduire les rejets azotés. Ce levier concerne essentiellement les vaches laitières au bâtiment (fiche n°1).
  • Mieux gérer les fumiers/lisiers dans les bâtiments d’élevage en limitant le temps de présence des déjections au bâtiment et en augmentant la quantité de paille en système fumier (fiche n°4).
  • Couvrir les fosses à lisier pour limiter le contact avec l’air. Cette couverture permet éventuellement de récupérer le méthane produit dans la fosse (fiche n°8).
  • Augmenter le temps à la pâture et au parcours pour réduire les pertes d’ammoniac par volatilisation (fiche n°9).
  • Utiliser des techniques d’épandage qui permettent l’incorporation la plus rapide possible des engrais organiques (fiche n°12).

Dans l’ensemble des fiches, les points de vigilance et les coûts sont renseignés. Les leviers tendent à répondre aux enjeux de triple performance sur l’exploitation agricole : il s’agit certes de réduire les polluants atmosphériques, mais sans dégrader d’autres indicateurs environnementaux (c’est-à-dire sans transfert de pollution), économiques ou sociaux.

A noter qu’INTERBEV soutient la recherche sur les émissions d’ammoniac en élevage et les leviers disponibles en finançant une étude menée par l’Idele en partenariat avec le Citepa (RUMI-NH3).

[1] Santé publique France, 2016

[2] Sénat, 2015

Pour télécharger ou commander le guide : Librairie ADEME

Source : Ademe

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