Explorer la durabilité en élevage bovins en se concentrant sur l’efficacité alimentaire et les émissions de méthane (TRADUCTION)

Cet article explore les différents paramètres qui devraient être intégrés à l’évaluation de la durabilité des élevages bovins. Il vise à écrire les bases d’une définition plus large de la durabilité, au-delà de la réduction des émissions. Le développement de nouveaux outils génétiques et de nouvelles stratégies de réduction des émissions, tels que de nouveaux traits et indices, nécessitera des investissements suffisants ainsi qu’une collaboration internationale. Les recherches futures devront se concentrer sur la définition d’objectifs de sélection optimaux spécifiques à chaque région et sur la comparaison de l’impact de différentes stratégies de sélection sur des paramètres de durabilité plus larges.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est essentielle pour améliorer la durabilité de l’élevage, c’est pourquoi des objectifs de réduction des émissions brutes, de diminution de l’intensité des émissions ou de réduction nette à zéro ont été fixés. Cependant, la définition de la durabilité est bien plus large et d’autres caractéristiques devraient être mesurées et comparées en termes d’impact environnementaux.

Tenir compte de diverses perspectives en matière de durabilité

L’exploration d’un système d’élevage durable doit aussi prendre en compte le profit, le bien-être des animaux, le bien-être des agriculteurs et la responsabilité sociale. Ainsi, les caractéristiques à considérer comprennent les émissions directes (e.g. azote et méthane), les performances de la production (e.g. efficacité alimentaire), la santé et les caractéristiques de bien-être. Cependant, nombre de ces nouveaux paramètres nécessitent des procédures de phénotypage à forte intensité, d’où un manque de données. Il existe des moyens de surmonter cette limite en développant des caractères de substitution rentables et facilement quantifiables et en utilisant la collaboration internationale pour élargir les populations de référence de nouveaux phénotypes. En outre, des valeurs non économiques peuvent être, d’une part, estimées pour quantifier l’impact sociétal d’un caractère (e.g. la préférence des agriculteurs) ou son impact environnemental (e.g. émissions de méthane) et, d’autre part, combinées avec des pondérations économiques pour pondérer de manière globale chaque caractère.

Améliorer la durabilité grâce à la sélection génétique

Par ailleurs, bien que les techniques de validation soient encore incertaines, les objectifs de développement durable des Nations unies peuvent être appliqués pour déterminer l’amélioration de la durabilité due à la sélection génétique. Cette approche offre la souplesse nécessaire pour tenir compte de diverses perspectives en matière de durabilité, en englobant les disparités entre pays développés et en développement. Actuellement, le nombre et la qualité des phénotypes pertinents constituent le principal facteur limitant. Cependant, à mesure que grandit la confiance dans la possibilité d’améliorer la durabilité grâce à la sélection génétique, de nouveaux investissements substantiels seront nécessaires pour affiner les méthodologies de phénotypage et conceptualiser de nouveaux modèles de sélection.

Référence : Richardson CM, Crowley JJ, Gredler-Grandl B, Amer PR. Symposium review: Exploring sustainability in dairy cattle breeding focusing on feed efficiency and methane emissions. JDS Communications. 2024 Mar 29 (PDF en libre accès)

Source : JDS Communications

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