Prospective : effets de la mondialisation sur les conduites alimentaires

Il y a un an, le Centre d’études et de prospective (CEP) sortait un ouvrage sur la mondialisation  des systèmes alimentaires d’ici 2030. Retour rapide sur ce travail de prospective qui a fait l’objet d’une note sur l’évolution à venir des conduites alimentaires.

Piloté par le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’exercice MOND’Alim 2030 a conduit à la publication d’un rapport complet il y a un an. Objectif de cette prospective : caractériser la phase de mondialisation actuelle et documenter les principales dynamiques à l’œuvre. Un de ses chapitres, consacré aux conduites alimentaires, a fait l’objet d’une note de synthèse. Celle-ci dégage les caractéristiques et tendances de la mondialisation de ces conduites, qu’elles soient installées depuis de nombreuses années ou seulement émergentes : diffusion et réinterprétation de produits et de plats, nature de plus en plus individuelle de l’alimentation, etc.

Evolution des consommations de viandes dans le monde d’ici 2030

Parmi ces tendances, les auteurs du rapport pointent la convergence des équilibres de la ration alimentaire résultant des transitions nutritionnelles vécues par les différents pays. Autrement dit, nous allons vers une homogénéisation mondiale des régimes. Une tendance particulièrement visible en ce qui concerne la consommation de produits animaux : « De 1961 à 2011, la consommation mondiale de produits carnés (volaille, porc et bœuf pour l’essentiel) est passée d’environ 23 kgec*/pers/an à 42 kg […]. Les pays émergents ont porté ces évolutions, alors que les pays les plus développés connaissent un tassement, voire une diminution de la consommation de produits carnés. D’ici 2030, la croissance de ces consommations devrait se généraliser, avec une poursuite de l’augmentation de la demande en viande de volaille (+ 170 %) pour toutes les régions, et une diminution de celle en viande bovine et en lait partout, sauf en Asie de l’Est et dans le Pacifique. L’Asie du Sud-Est, la Chine (viandes porcines et de volaille, lait) et l’Inde (viande de volaille, œufs, produits laitiers) seront des moteurs importants […]. Toutefois, dans les années à venir, divers défis seront de plus en plus prégnants (prix d’achat pour le consommateur, questions environnementales et nutritionnelles, problèmes sanitaires, éthiques, etc.), en particulier pour les produits carnés, tout comme la question de la place des sources alternatives de protéines dans les régimes alimentaires. »

La synthèse souligne néanmoins la complexité de ces tendances touchant les conduites alimentaires, multiples et en interaction non seulement les unes avec les autres mais aussi avec les autres composantes des systèmes alimentaires.

Source : Alim’Agri.

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