Plus de protéines animales pendant la grossesse pour réduire le risque d’issues défavorables à la naissance (TRADUCTION)

Cette étude, publiée dans le Journal of Nutrition et conduite en Tanzanie, montre qu’accroître la consommation d’aliments d’origine animale pendant la grossesse permet de réduire le risque d’issues défavorables à la naissance. La consommation de viande, quelle qu’elle soit, protégerait notamment contre les naissances prématurées et très prématurées, le faible poids à la naissance et la mortalité néonatale.

Les régions à ressources limitées comme l’Afrique subsaharienne connaissent une forte prévalence de naissances aux issues défavorables (naissance prématurée, voire très prématurée, petite taille pour l’âge gestationnel, faible poids à la naissance, mortinaissance, décès néonatal). Or, l’adoption de régimes alimentaires contenant des nutriments adéquats pendant la grossesse peut protéger de ces issues.

Dans cette étude menée auprès de 7 564 femmes enceintes séronégatives en Tanzanie, les chercheurs ont souhaité déterminer l’association entre la consommation alimentaire maternelle d’aliments d’origine animale et le risque d’issues défavorables à la naissance.

L’apport alimentaire quotidien médian en protéines animales était de 17 g/j (de 1 à 48 g/j). Une fréquence de consommation en protéines animales plus élevée était associée à un risque plus faible de décès néonatal (quartile 4 par rapport au quartile 1 ; RR : 0,59 ; P = 0,01). Une consommation de poisson plus élevée a été associée à un risque plus faible de naissance très prématurée (tertile le plus haut par rapport au plus bas ; RR : 0,76 : P = 0,02). La consommation de viande, quelle qu’elle soit, protégeait contre les naissances prématurées (RR : 0,73 ; P < 0,001), les naissances très prématurées (P < 0,001), le faible poids à la naissance (P < 0,001) et la mortalité néonatale (P = 0,01), mais était associée à un risque accru de petite taille pour l’âge gestationnel (RR : 1,19 ; P = 0,04). La consommation d’œufs, par rapport à l’absence de consommation, protégeait quant à elle contre les naissances très prématurées (RR : 0,50 ; P = 0,01). Enfin, toute consommation de produits laitiers était associée à un risque plus faible de naissances prématurée (RR : 0,82 ; P = 0,03) et très prématurée (RR : 0,53 ; P = 0,01).

Les auteurs en concluent qu’une fréquence plus élevée d’apport en aliments d’origine animale est associée à un moindre risque de résultats défavorables à la naissance en Tanzanie urbaine. D’où l’intérêt de promouvoir la consommation prénatale de ces aliments pour améliorer l’issue des naissances dans cette région et dans des contextes similaires.

Référence : Kamenju P, Madzorera I, Hertzmark E, Urassa W, Fawzi WW. Higher Dietary Intake of Animal Protein Foods in Pregnancy Is Associated with Lower Risk of Adverse Birth Outcomes. J Nutr. 2022 Nov;152(11):2546-2554. (PDF sur abonnement)

Source : Journal of Nutrition

À voir aussi