Plus de protéines animales pendant la grossesse, moins de risques pour le bébé à la naissance (TRADUCTION)

Les anomalies de développement et les complications à la naissance étant très fréquentes dans les zones à faibles ressources comme en Tanzanie, une équipe de chercheurs s’est penché sur le rôle des apports en protéines d’origine animale. Les résultats montrent un rôle protecteur, notamment via une augmentation de la fréquence d’apport en viande.

Les plus hautes prévalences d’anomalies ou de complications à la naissance se trouvent dans les régions à ressources limitées comme l’Afrique subsaharienne. La consommation par la mère d’un régime alimentaire adéquat pendant la grossesse peut la protéger contre ces effets indésirables. Cette étude a cherché à déterminer l’association entre la consommation d’aliments d’origine animale (AOA) chez des femmes enceintes séronégatives en Tanzanie et le risque d’effets indésirables à la naissance : naissance prématurée et très prématurée, enfant né petit pour l’âge de gestation (Small for Gestation Age, SGA), faible poids de naissance, mortinatalité et décès néonatal. Les auteurs ont utilisé les données de consommation alimentaire de 7 564 participantes pour estimer le risque relatif (RR) d’issues défavorables à la naissance pour une fréquence de consommation d’AOA supérieure ou inférieure.

Résultats : l’apport alimentaire quotidien médian (écart interquartile) en protéines animales était de 17 g (de 1 à 48 g). Une fréquence d’apport en protéines d’AOA plus élevée était associée à un risque plus faible de décès néonatal (Q4 vs Q1 RR : 0,59 ; 95% CI : 0,38, 0,90 ; P = 0,01). La consommation de viande protégeait contre les naissances prématurées (RR = 0,73 ; IC à 95 % : 0,65, 0,82 ; P<0,001), les naissances très prématurées (P<0,001), les faibles poids de naissance (P<0,001) et le décès néonatal (P = 0,01), mais était associée à un risque accru de SGA (RR = 1,19 ; IC à 95 % : 1,01, 1,39 ; P = 0,04). La consommation d’œufs protégeait quant à elle contre les naissances très prématurées (RR = 0,52 ; IC à 95 % : 0,32, 0,86 ; P = 0,01) par rapport à l’absence de consommation. Enfin, la consommation de produits laitiers était associée à un risque plus faible de naissance prématurée (RR = 0,82 ; IC 95 % : 0,68, 0,98 ; P = 0,03) et très prématurée (RR = 0,53 ; IC 95 % : 0,34, 0,84 ; P = 0,01).  Les auteurs concluent qu’une fréquence plus élevée d’apport alimentaire en AOA est associée à un risque plus faible d’anomalies et/ou complications à la naissance en Tanzanie. D’où l’intérêt de promouvoir les apports alimentaires prénataux en aliments d’origine animale pour améliorer l’issue des naissances, notamment dans des situations de ressources limitées.

Référence : Kamenju P, Madzorera I, Hertzmark E, Urassa W, Fawzi WW. Higher Dietary Intake of Animal Protein Foods in Pregnancy is Associated with Lower Risk of Adverse Birth Outcomes. J Nutr. 2022 Aug 18:nxac183. (PDF sur abonnement)

Source : Journal of Nutrition

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