Nutrition, impact carbone et alimentation des animaux : les résultats du projet de recherche Agralid

Les résultats finaux du projet Agralid ont été présentés le 08 novembre. Ce projet avait démarré en janvier 2013 avec pour objectif d’identifier des filières de productions agricoles capables de répondre au mieux aux recommandations nutritionnelles pour l’Homme, en réduisant leur impact carbone, en modifiant le moins possible les habitudes alimentaires et en proposant des menus accessibles au plus grand nombre. Les équipes étaient coordonnées par l’Inra et impliquaient trois acteurs économiques : la filière Bleu-Blanc-Coeur, Valorex et Terrena. Selon ces travaux, le mode de production des produits animaux (via leur alimentation) peut être un levier efficace d’amélioration des apports en acides gras dans la population, tout particulièrement si l’ensemble des produits animaux du régime alimentaire est concerné (viande, lait, oeuf). Les simulations de modifications du régime alimentaire moyen montrent que chaque catégorie d’aliment a des impacts différents et complémentaires sur les apports en lipides et en acides gras, ce qui souligne l’importance de jouer sur chacun d’entre eux. Deux limites à noter cependant :

  •  Les résultats présentés en matière de modification des compositions en acides gras des lipides des viandes par l’ajout de micro-algues et/ou de graines de lin concernent essentiellement celles de volaille et de porc. Aucun résultat n’a été présenté sur les viandes de ruminants, sans doute en raison de la biohydrogénation ruminale qui minimise le dépôt dans la viande des acide gras polyinsaturés consommés ;
  • Les mesures réalisées sur l’impact carbone de différents types de régimes alimentaires standards ou Bleu-Blanc-Cœur (régimes alimentaires dérivés du régime français moyen) utilisent des valeurs moyennes d’impact carbone disponible dans les tables, comme l’essentiel des études actuelles, ce qui ne permettait pas de distinguer le mode de production des viandes de ruminants (race à viande/laitière ; alimentation herbe/ensilage, etc.) et n’intégrant pas le stockage du carbone par les prairies.

Enfin, l’étude sociologique réalisée en restauration collective d’entreprise montre un intérêt des convives envers les produits carnés issus de la filière lin qui étaient identifiés au niveau du self comme produits « région ». Les enquêtes qualitatives montrent en effet une préférence marquée des Français pour les produits dont l’origine et le mode de production sont bien identifiés ; les consommateurs se révélant moins sensibles aux atouts nutritionnels et même environnementaux des aliments proposés qu’à leur dimension locale, sociale, de plaisir, etc. SourceINRA. Dossier de presse AGRALID

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