Les académies vétérinaire et de médecine françaises livrent un rapport sur la Covid-19 et le monde animal

Le rapport bi-académique « Covid-19 et monde animal, d’une origine encore mystérieuse vers un futur toujours incertain » fait suite à l’avis de l’Académie nationale de médecine (ANM) et de l’Académie vétérinaire de France (AVF) du 24 novembre 2020 au sujet de la sensibilité́ des espèces animales au SARS-CoV-2. Il repose sur les principales données bibliographiques se rapportant aux espèces animales ayant montré́ une sensibilité́ au SARS-CoV-2 dans les conditions naturelles ou expérimentales. 

Bien que l’émergence de la Covid-19 en Chine n’ait pas été clairement élucidée, l’hypothèse d’une origine animale reste la plus probable. Elle est étayée par la présence de la chauve- souris fer à cheval suspectée d’être le progénite du SARS-CoV-2 et par la raréfaction de la viande de porc, due à la peste porcine africaine, détournant les consommateurs vers des animaux exotiques d’élevage vendus sur les marchés. Au cours de cette pandémie, plusieurs espèces animales ont été atteintes par le SARS-CoV-2. Des cas sporadiques ont d’abord été rapportés chez des animaux de compagnie (chiens et chats) contaminés par leurs propriétaires, puis des grands félins et des gorilles contaminés dans des zoos par leurs soigneurs. La transmission la plus importante de l’Homme à l’animal a eu lieu dans les élevages de visons, surtout aux Pays-Bas et au Danemark, nécessitant l’euthanasie de plusieurs millions d’animaux, les visons ayant, à leur tour, contaminé des hommes et des chats errants. L’étude des transmissions naturelles ou expérimentales du SARS-CoV-2 a permis d’identifier les espèces animales les plus réceptives : les visons d’Amérique et les chiens viverrins, et dans une moindre mesure les chats errants, qui pourraient devenir un réservoir animal en raison de leur sensibilité́ à ce virus et de leur prolificité́. La Commission européenne a décidé́ le 17 mai 2021 de renforcer la surveillance des infections par le SARS-CoV-2 chez les visons et d’autres mustélidés, ainsi que chez des chiens viverrins, en soulignant que l’évaluation épidémiologique du risque que présente l’apparition du SARS-CoV-2 chez ces espèces sensibles était une priorité́ de santé publique.

Référence : BRUGERE-PICOUX J, LEROY E, ROSOLEN S, ANGOT J-L, BUISSON Y. Covid-19 et monde animal, d’une origine encore mystérieuse vers un futur toujours incertain. Académie nationale de médecine et Académie vétérinaire de France. Juillet 2021.

Source : AVF

 

 

À voir aussi