Le fumier, parfait compromis entre protection de la biodiversité et production de fourrage (TRADUCTION)
Dans cette étude, les chercheurs ont évalué l’impact au bout de 27 ans de quatre régimes de fertilisation (fumier de ferme, azote-phosphore et potassium artificiels, mix des deux et pas d’engrais) sur des indicateurs liés à la biodiversité et à la production de fourrage. Conclusion : le fumier permet la meilleure optimisation de la production de fourrage, en couvrant les besoins nutritionnels des bovins, tout en préservant la biodiversité.
Une pratique courante utilisée pour restaurer et maintenir la biodiversité dans les prairies consiste à arrêter ou à réduire l’utilisation d’engrais, principales causes de la perte de biodiversité. Reste que les agriculteurs ont besoin d’engrais pour optimiser leur quantité de fourrage et répondre aux besoins nutritionnels du bétail. Il s’avère donc intéressant d’identifier les régimes optimaux de fertilisation qui pourraient profiter simultanément à la biodiversité et à la production animale sur le long terme.
Pour cela, les chercheurs ont évalué ici l’impact de différents régimes d’engrais sur des indicateurs liés à la biodiversité et à la production de fourrage. À cette fin, ils ont utilisé les données d’une expérience de restauration de prairies gérée selon quatre schémas d’apports d’éléments nutritifs pendant 27 ans : fumier de ferme (Fumier ; 72 kg N ha-1 an-1), azote-phosphore et potassium artificiels (NPK ; 25 kg N ha-1 an-1), Fumier + NPK (97 kg N ha-1 an-1) et sans engrais. Les résultats ont montré des compromis importants entre la biodiversité et la production de fourrage dans tous les traitements, même dans les applications inférieures à la charge critique dans l’Union Européenne. Dans l’ensemble, le fumier de ferme est l’engrais qui a permis la meilleure optimisation de la production et de la biodiversité, tandis que l’ajout de 97 kg N ha-1 an-1 d’engrais (Fumier+NPK) a eu l’impact le plus négatif sur la biodiversité. Le fourrage provenant d’endroits où aucun engrais n’a été ajouté pendant 27 ans ne répondait pas quant à lui aux besoins nutritionnels des bovins, mais suffisait à couvrir ceux des ovins. Repenser les approches typiques d’ajout d’éléments nutritifs pourrait conduire à des solutions de gestion des terres adaptées à la conservation biologique sans nuire à l’agriculture.
Référence : Villa-Galaviz E, Smart SM, Ward SE, Fraser MD, Memmott J. Fertilization using manure minimizes the trade-offs between biodiversity and forage production in agri-environment scheme grasslands. PLoS One. 2023 Oct 4;18(10):e0290843 (PDF en libre accès)
Source : PLoS One
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