Le fait de pouvoir subsister avec un régime végétarien pourrait être en partie inscrit dans vos gènes (TRADUCTION)

Selon une nouvelle étude, le patrimoine génétique d’une personne jouerait un rôle dans sa capacité à suivre un régime végétarien strict. Des différences dans le métabolisme des lipides et leurs effets sur le cerveau seraient notamment à l’origine de notre capacité ou non à subsister avec un régime végétarien. Cette découverte confirme le rôle de la génétique dans nos choix alimentaires et ouvrent la voie à de futures études visant à élucider davantage les voies physiologiques impliquées dans le végétarisme.

Un grand nombre d’éléments indiquent que les préférences alimentaires seraient héréditaires. Bien que le végétarisme soit pratiqué depuis des millénaires dans diverses sociétés, ses adeptes restent une petite minorité dans le monde, et le rôle de la génétique dans le choix d’un régime végétarien n’a pas encore été élucidé. Les choix alimentaires impliquent une interaction entre les effets physiologiques des aliments, leur métabolisme et la perception du goût, qui sont tous fortement influencés par la génétique.

Afin d’éclairer ces notions, des chercheurs ont effectué une étude d’association pangénomique (Genome-Wide Association Study – GWAS) dans le but d’identifier les loci associés au végétarisme strict chez les participants de la UK Biobank. En comparant 5 324 végétariens stricts à 329 455 témoins, ils ont trouvé un SNP (Single Nucleotide Polymorphism) sur le chromosome 18 associé au végétarisme à un niveau significatif à l’échelle du génome (rs72884519, β = -0,11, P = 4,997 x 10-8), et 201 variantes supplémentaires potentiellement significatives. Quatre gènes sont associés à ce SNP rs72884519 : TMEM241, RIOK3, NPC1 et RMC1. En utilisant la plateforme Functional Mapping and Annotation (FUMA) et l’outil Multi-marker Analysis of GenoMic Annotation (MAGMA), les scientifiques ont ensuite identifié 34 gènes pouvant jouer un rôle dans le végétarisme, parmi lesquels trois étaient significatifs dans cette étude GWAS : RIOK3, RMC1 et NPC1. Plusieurs des gènes associés au végétarisme, notamment TMEM241, NPC1 et RMC1, ont des fonctions importantes dans le métabolisme des lipides et la fonction cérébrale, ce qui suggère que des différences dans le métabolisme des lipides et leurs effets sur le cerveau puissent être à l’origine de la capacité à subsister avec un régime végétarien. Ces résultats confirment le rôle de la génétique dans le choix d’un régime végétarien et ouvrent la voie à de futures études visant à élucider davantage les voies physiologiques impliquées dans le végétarisme.

 Référence : Yaseen NR, Barnes CLK, Sun L, Takeda A, Rice JP. Genetics of vegetarianism: A genome-wide association study. PLoS One. 2023 Oct 4;18(10):e0291305 (PDF en libre accès)

Source : PLoS One

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