La FAO et le PNUE appellent à une action audacieuse pour restaurer les écosystèmes mondiaux (TRADUCTION)
A l’occasion d’une réunion conjointe entre la FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le directeur général de la FAO, Dongyu Qu, a alerté sur le fait que les Objectifs de développement durable (ODD), également connus sous le nom d’Agenda 2030, ne pourront être atteints sans une restauration à grande échelle des écosystèmes terrestres, d’eau douce et marins dégradés.
Dans son allocution d’ouverture, Dongyu Qu, directeur général de la FAO, a souligné que l’Agenda 2030 – avec sa composante cruciale « mettre fin à la faim », énoncée dans l’Objectif mondial N°2 – était menacé si le monde n’inversait pas de manière décisive les ravages causés à ses écosystèmes. « Les écosystèmes subissent une pression intense mettant en péril la sécurité alimentaire et la vie de millions de personnes « , a-t-il souligné.
La directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, a quant à elle rappelé l’ampleur du défi : « Plus de trois milliards de personnes souffrent de la dégradation des écosystèmes sous une forme ou une autre ; un tiers des stocks de poissons sont exploités de manière non durable ; et « une zone de la taille de la République de Corée est perdue chaque année à cause de la déforestation. »
Une culture mondiale de la restauration
Inger Andersen a également présenté un rapport qui sera publié au moment du lancement de la Décennie : publié conjointement par le PNUE et la FAO, #GenerationRestoration : Ecosystem Restoration for People, Nature and Climate rassemblera les fils des connaissances existantes, non seulement les connaissances biophysiques, mais aussi les faits et les chiffres relatifs à la dimension sociale de la restauration des écosystèmes.
Dongyu Qu a fait l’éloge du partenariat de longue date entre la FAO et le PNUE, saluant leur travail commun dans « des domaines essentiels tels que les systèmes agroalimentaires durables, les services écosystémiques, la biodiversité dans l’agriculture, la foresterie et la pêche, les données et les statistiques, ainsi que le droit international et les questions réglementaires« . Il s’est engagé à poursuivre la collaboration avec le PNUE et d’autres organismes multilatéraux, tout en appelant à une « culture mondiale de la restauration« . Inger Andersen, pour sa part, a souligné de quelle manière la restauration des écosystèmes peut contribuer aux mesures d’atténuation visant à « décarboniser » le monde : « Nous cherchons des engagements, certes, mais surtout nous cherchons des actions. »
Leurs propos ont été repris par Elizabeth Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, pour qui « la pression pour voir des actions à une échelle significative n’a jamais été aussi forte« . Elle a toutefois exprimé son optimisme : les espoirs de s’éloigner du statu quo s’améliorent, a-t-elle déclaré, avec des économies entières qui envisagent de se transformer à la suite de la pandémie de COVID-19, et des perspectives élevées de création de millions d’emplois verts.
Une décennie en cinq groupes de travail
Les présentations des experts des deux agences se sont enchainées, suivies d’une session de questions-réponses. Cinq groupes de travail ont été mis en place pour piloter le programme de restauration tout au long de la Décennie des Nations unies. Le groupe de travail sur les meilleures pratiques, dirigé par la FAO, collectera et analysera les exemples mondiaux de réussite, rédigera des principes et répondra aux questions que certaines parties prenantes et certains décideurs continuent de se poser.
L’autre groupe de travail présidé par la FAO s’occupera du suivi, selon trois axes : les écosystèmes terrestres, les écosystèmes de transition (tels que les marais littoraux) et l’aspect socio-économique de la restauration des écosystèmes. De nombreuses questions et réponses ont porté sur ce dernier point, notamment en ce qui concerne le rôle des petits exploitants agricoles. Il a été expliqué que la restauration des écosystèmes implique également la reconquête de la santé et de la productivité des sols et des terres agricoles, ce qui facilite la transition vers des systèmes agroalimentaires plus durables, et améliore ainsi les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Comme elle a besoin de grandes quantités de données, il est prévu que l’équipe spéciale de suivi s’appuie fortement sur la plateforme de données géospatiales Hand-in-Hand de la FAO.
Parmi les trois autres groupes de travail, l’un se concentrera sur la science, dans le but de faire progresser les connaissances et de valider le travail des autres groupes de travail par le biais d’examens par les pairs ; un autre, sur les finances, dans un contexte de reconnaissance du fait que de nombreuses subventions et mesures de stimulation actuelles doivent être réorientées pour soutenir la restauration des écosystèmes plutôt que lui nuire. Enfin, une taskforce est consacrée à la jeunesse, car l’énergie des jeunes générations donne un élan social et de sensibilisation en faveur de politiques plus vertes et plus durables.
Source : FAO
Crédit photo : FAO
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