INCA 3 : Evolution des habitudes et modes de consommation, de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition

L’Anses vient de publier les résultats de sa troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française, INCA 3.  Cette étude est le fruit d’une expertise collective lancée par auto-saisine du 31 octobre 2014, en vue « (d’actualiser) les estimations des consommations alimentaires et des apports nutritionnels des individus vivant en France par la mise en œuvre de la 3e étude Individuelle nationale des consommations alimentaires (étude INCA3) ». L’intérêt de cette étude tient à ce que les données recueillies vont au-delà des seules consommations alimentaires pour aborder des thématiques en lien avec l’évaluation des risques (nutritionnels ou sanitaires) liés à l’alimentation. Sont ainsi traitées :

  • les consommations d’aliments, de boissons et de compléments alimentaires ;
  • l’activité physique et la sédentarité ;
  • les caractéristiques anthropométriques (poids, taille) ;
  • les caractéristiques socio-démographiques et le niveau de vie, dont l’insécurité alimentaire ;
  • les habitudes alimentaires : lieux et occasions de consommation, autoconsommation d’aliments produits par le ménage ou par un proche (potager, etc.), consommation d’aliments prélevés dans la nature (chasse, cueillette…), mode de production des aliments (produits transformés, agriculture biologique, etc.)…;
  • les pratiques potentiellement à risque au niveau sanitaire : préparation, conservation des aliments, température du réfrigérateur, consommation de denrées animales crues ;
  • le traitement à domicile de l’eau destinée à l’alimentation humaine ;
  • les connaissances et comportements en matière d’alimentation.

Les données sont issues d’un échantillon de 5 855 individus, répartis en 2 698 enfants de la naissance à 17 ans et 3 157 adultes âgés de 18 à 79 ans, résidant en France métropolitaine (hors Corse) et vivant dans un ménage ordinaire. Les consommations détaillées d’aliments et de boissons ont été recueillies sur 3 jours non-consécutifs (2 jours de semaine et 1 jour de week-end) répartis sur environ 3 semaines. Le lecteur fera attention à ce que la méthode employée pour cette étude INCA3 est clairement distincte de celle de l’étude INCA2. L’échantillon est certes plus large mais la période de collecte de données (3 jours et non 7) est beaucoup plus ramassée. Ceci conduit à ce qu’il n’est pas possible d’apprécier les évolutions des consommations alimentaires et des apports énergétiques et nutritionnels entre les deux études. Le lecteur se gardera donc de telles comparaisons. Pour ce qui concerne la consommation de viande et de produits animaux, on se gardera également de comparaisons trop hâtives avec d’autre études, notamment en matière de « non-consommation ». La collecte de données sur une période de 3 jours est, par exemple, plus ramassée que celle réalisée dans l’enquête Crédoc de 2014 (7 jours) ce qui, en première instance, tend à privilégier l’occurrence de périodes « sans » et donc la surestimation du nombre de végétariens ou végétaliens. (Sur 7 jours, le Crédoc évalue à 0,1% le nombre de végétariens via son échantillon.) L’échantillon INCA3 est par contre plus du double de celui sur lequel le Crédoc s’est basé en 2014, ce qui va par contre en sa faveur. En définitive, comme souligné par l’ANSES, sur des catégories de population aussi réduites, la fiabilité des mesures reste très limitée malgré la taille globale des échantillons.

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