Évaluation de la faisabilité du calcul d’un score nutritionnel tel qu’élaboré par Rayner et al.

La DGCCRF a saisi l’Anses, le 23 avril 2014, pour évaluer la faisabilité technique du calcul du score nutritionnel tel qu’élaboré par Rayner et al. en 2009 et proposé dans le rapport de 2013 du Professeur Hercberg : « Propositions pour un nouvel élan de la politique nutritionnelle de santé publique ». Il s’agit du système développé par la Food Standard Agency et utilisé par l’Office of Communication (OfCom) en Grande-Bretagne dans l’objectif de réguler la publicité des aliments à destination des enfants. A partir de la méthode de calcul du score proposée par Rayner*, 4 seuils ont été définis pour répartir les aliments en 5 classes (A (meilleur score), B, C, D, E (moins bon score)).   Objectif de l’appui scientifique et technique : évaluer la faisabilité du calcul du score nutritionnel tel que proposé par Rayner et al. à partir des données disponibles sur les emballages. L’Agence souligne que son travail n’a pas visé à apprécier la pertinence de l’utilisation de cet outil en matière d’étiquetage nutritionnel, ni sa capacité à informer le consommateur ou à induire des évolutions de comportements ou de l’offre alimentaire, et n’a donc pas évalué sa pertinence globale en matière de santé publique.    Principales conclusions : Sur la faisabilité d’utilisation de ce système à partir des données d’étiquetage : D’après les travaux menés par l’Anses, la mise en œuvre du score nutritionnel apparaît techniquement faisable mais présente des limites : – Limites liées à l’utilisation uniquement des données d’étiquetage : Les teneurs en fibres ne feront pas partie des nutriments dont l’étiquetage sera obligatoire à partir de décembre 2016. Hormis la liste des ingrédients, étiquetage ne donne pas d’information précise sur la teneur en fruits/légumes/fruits à coque. De plus l’utilisation des données disponibles sur les emballages implique de considérer le produit tel que vendu, même si celui-ci subira des modifications lors de sa consommation (cuisson par exemple). La mise en œuvre du score nutritionnel nécessiterait donc d’être complétée par d’autres données que celles dont l’étiquetage deviendra obligatoire en décembre 2016 dans le cadre de la réglementation européenne (règlement INCO). –  Limites liées au calcul de seuils : Les 4 seuils ont été calculés dans ce rapport de façon transversale, à partir de la distribution des scores des 12 348 références de produits transformés considérées dans un objectif de discrimination, en cherchant à répartir l’ensemble des références de produits en 5 classes, d’effectifs les plus homogènes possible. Ainsi, si d’autres références produits étaient considérées par le modèle, la distribution serait modifiée, pouvant entrainer un changement des seuils présentés. La mise en place d’un étiquetage simplifié à partir de ce score nutritionnel demanderait de définir des seuils en cohérence avec les recommandations et les repères nutritionnels. Sur le pouvoir discriminant du score nutritionnel : Le score nutritionnel testé de manière transversale permet une discrimination : – Des groupes d’aliments entre eux, à la fois pour les produits transformés et bruts, à l’exception des boissons (Boissons Rafraichissantes Sans Alcool majoritairement positionnées en classe B, dans la même classe que les Eaux alors que les Jus de fruits se situent en classe A). – Des familles au sein d’un même groupe d’aliments, à l’exception de certaines catégories d’aliments : matières grasses, fromages, compotes, chocolats et produits chocolatés, etc. A noter que pour les aliments  non transformés, la discrimination des produits au sein des classes est moins importante que celle observée pour les aliments de produits transformés. Cela s’explique par la nature même des produits, bruts pour la plupart, qui possèdent donc beaucoup moins de variabilité pour les teneurs en nutriments considérés dans le calcul du score. La majorité des viandes (46 %), abats (74 %), poissons (86 %), féculents (pains (43 %), pâtes et semoules (80 %), riz et autres graines (86 %)), fruits (97 %) et légumes (100 %), légumes secs (100 %) et des pommes de terre et apparentés (100 %) se situe en classe A.     * Présentation rapide du score de Rayner décrit dans ce rapport : Il s’agit d’un score transversal basé sur un nombre restreint de nutriments, avec : –      une composante dite « négative », calculée à partir des teneurs en certains nutriments dont il est recommandé d’éviter les excès : énergie (kJ/100g), sucres simples (g/100g), acides gras saturés (g/100g) et sodium (mg/100g) ; –      une composante dite « positive », calculée en intégrant les teneurs en nutriment dont la consommation est recommandée : fibres (g/100g), protéines (g/100g) ; –      une deuxième composante « positive », calculée à partir des teneurs d’une catégorie spécifique d’aliments : les fruits/légumes/fruits à coque (g/100g). –      Ces composantes « positives » et « négatives » sont chacune associées à un score plus ou moins important, en fonction de la composition nutritionnelle de l’aliment considéré : –      De 0 à 10 pour les nutriments de la composante « négative » ; –      De 0 à 5 pour les éléments de la composante « positive ». Le score associé à la composante « négative » peut théoriquement aller de 0 à 40. Celui de la composante « positive » peut quant à lui théoriquement aller de 0 à 15. Dans la plupart des cas, le score se calcul par retranchement du score positif du score négatif avec n score final pouvant  théoriquement varier de -15 à +40 en fonction des produits. Plus il est faible, plus le produit est considéré comme ayant un profil nutritionnel favorable.

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