Deux études d’intervention montrent une moindre biodisponibilité du fer dans les repas à base de protéines végétales (TRADUCTION)

Les substituts viande basés sur des extraits de protéines végétales gagnent en popularité à mesure que la consommation de viande diminue. Or, l’abandon de repas à base de protéines animales et notamment de viande, riche en fer hautement biodisponible, pourrait avoir un effet négatif sur la quantité de fer absorbée via l’alimentation. Une hypothèse que vient de vérifier une équipe de recherche suédoise dans le cadre de deux essais cliniques réalisés chez des femmes adultes en bonne santé.

L’absorption du fer provenant de légumineuses comme la fève, cultivée dans des régions qui ne se prêtent pas à la production de soja, n’a pas encore été étudiée. L’objectif de cette étude était donc d’évaluer l’absorption du fer non héminique d’un repas contenant des protéines de fève texturées par rapport à des repas à base de protéines de bœuf et de morue. L’étude comprenait deux essais en simple aveugle sur les isotopes du fer chez des femmes suédoises en bonne santé âgées de 18 à 45 ans, chacune d’entre elles servant de témoin. Les participantes ont reçu des repas tests appariés contenant des protéines de bœuf et de fève (étude 1) ou de morue et de fève (étude 2) avec du fer non héminique radiomarqué 55Fe et 59Fe. L’absorption du fer non héminique des repas testés a été mesurée par comptage sur le corps entier et par incorporation dans les érythrocytes. L’absorption du fer non héminique, mesurée par le taux d’incorporation érythrocytaire, de la farine de protéines de bœuf était 4,2 fois supérieure à celle de la farine de fèves texturée, et l’absorption de la farine de protéines de morue 2,7 fois supérieure à celle de la farine de fèves. L’absorption ajustée du fer non héminique, normalisée à une dose de référence de 40 %, était de 21,7 % pour la farine de protéines de bœuf, 9,2 % pour la farine de protéines de morue et 4,2 % pour la farine de fèves texturée. Chez les femmes en bonne santé, la biodisponibilité du fer d’un repas à base de protéines de fèves est donc nettement inférieure à celle d’un repas à base de protéines de bœuf ou de morue. Par conséquent, l’abandon des protéines de viande et de poisson au profit des protéines de fève peut augmenter le risque de carence en fer.

Référence : Mayer Labba IC, Hoppe M, Gramatkovski E, Hjellström M, Abdollahi M, Undeland I, Hulthén L, Sandberg AS. Lower Non-Heme Iron Absorption in Healthy Females from Single Meals with Texturized Fava Bean Protein Compared to Beef and Cod Protein Meals: Two Single-Blinded Randomized Trials. Nutrients. 2022 Jul 30;14(15):3162. (PDF en libre accès)

Source : Nutrients

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