Acides gras saturés, une revue de la littérature sépare le bon grain de l’ivraie (Traduction)
Au cours des 100 dernières années, augmenter sa consommation de graisses végétales tout en diminuant celle de graisses animales, et en particulier les acides gras saturés, comptaient parmi les principales recommandations nutritionnelles. Des recommandations remises en question par des études récentes. Celles-ci montrent notamment que les graisses saturées ont de nombreuses fonctions bénéfiques et que l’acide palmitique ne semble poser problème que lorsqu’il est synthétisé en raison d’une consommation excessive de fructose. Une revue de la littérature fait le point sur ces avancées.
Aujourd’hui, le nombre d’études de qualité sur les acides gras est suffisamment important pour permettre de formuler des recommandations utiles à la fois en termes cliniques et de pratique quotidienne. Ainsi, les graisses saturées s’avèrent posséder de nombreuses fonctions bénéfiques et l’acide palmitique ne doit plus être diabolisé : il n’a d’effet sur la santé que lorsqu’il est synthétisé en raison d’une consommation excessive de fructose. En outre, les acides gras trans se révèlent nocifs lorsqu’ils sont fabriqués par l’Homme mais bénéfiques lorsqu’ils sont d’origine naturelle. Dans la même veine, l’acide linoléique conjugué présente de nombreux avantages, contrairement aux mélanges d’isomères disponibles sous forme de suppléments, qui diffèrent de ceux d’origine naturelle et qu’il vaut donc mieux éviter. Concernant les oméga-3, l’acide linolénique a un potentiel plutôt limité en tant qu’agent anti-inflammatoire (un fait souvent négligé). En revanche, l’utilisation ciblée d’acides gras oméga-3 à longue chaîne présente un grand potentiel pour compléter un traitement voire constituer une alternative à diverses thérapies pharmacologiques. Parallèlement, les acides gras oméga-6, comme l’acide linoléique et l’acide arachidonique, ont des fonctions physiologiques importantes et ne doivent pas être évités, bien que leur consommation doit être équilibrée au regard de celle en acides gras oméga-3 à longue chaîne. La qualité et la quantité de ces lipides ainsi qu’une protection antioxydante appropriée sont essentielles de par leurs effets positifs sur la santé.
Référence : Reinhard Waehler. Fatty acids: facts vs. fiction. Int J Vitam Nutr Res. 2021 May 27;1-21. (PDF en libre accès)
Source : International Journal for Vitamin and Nutrition Research
À voir aussi
-
Nutrition9 avril 2024
Concilier nutrition et climat, un enjeu qui nécessite une analyse objective et une vraie réflexion de fond (Article d’analyse)
Le 20 février 2024 le Réseau Action Climat et la Société Française de Nutrition ont publié un rapport intitulé « Comment concilier nutrition et climat ? Pour la prise en compte des enjeux environnementaux dans le Programme National Nutrition Santé ». Après un état des lieux sur les liens entre alimentation et santé, une étude des régimes… -
Nutrition5 avril 2024
Vers une évolution locale de notre modèle agroalimentaire
Notre système agroalimentaire repose sur un modèle basé sur les gains de productivité engendrant problèmes environnementaux (dérèglement climatique, pollutions, érosion de la biodiversité, déforestation) et sanitaires (maladies chroniques non transmissibles, zoonoses). Dans cet article publié sur le site The Conversation, Michel Duru, Directeur de recherche INRAe analyse la responsabilité des différents acteurs du système (agriculteurs,… -
Composition et apports nutritionnels5 avril 2024
Effets de différents systèmes de production sur la densité nutritionnelle de la viande de bœuf selon une étude américaine
La viande issue d’un bovin nourri à l’herbe a-t-elle la même composition nutritionnelle que celle de son homologue nourri aux céréales ? Pour répondre à cette question, des chercheurs américains ont effectué une analyse métabolomique non ciblée sur un large éventail d'échantillons provenant de la chaîne d'approvisionnement de viande bovine afin de mieux comprendre l'impact des…