Des experts de l’Inra éclairent sur les relations entre consommation de viande rouge et de charcuterie et le risque de cancer colorectal

Un article publié le 1er octobre 2019 dans la très respectée revue Annals of Internal Medicine (AIM) a fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause : rédigé par une vingtaine de chercheurs, l’article encourage les consommateurs de viandes rouges et charcuteries à continuer à en consommer comme à leur habitude (voir article « Consommation de viande rouge et/ou transformée : des experts apportent un éclairage « à contre-courant »« ).
Une recommandation surprenante en l’état actuel des connaissances sur les risques associés à une consommation excessive de ces aliments : le Centre international de recherche sur le Cancer (CIRC) estime notamment qu’en limitant la consommation de viandes rouges et de charcuteries, environ 6 000 cancers colorectaux pourraient être évités chaque année rien qu’en France (voir article « L’OMS et le CIRC rééditent leurs recommandations pour prévenir les cancers« ).
L’article d’AIM a suscité de nombreuses réactions d’instances de santé publique internationales, telles que l’École de santé publique de Harvard ou le World Cancer Research Fund International, et d’experts américains ou australiens. Tous ont dénoncé les nombreux biais et limites de la démarche suivie par ses auteurs. En outre, peu de temps après la publication, des liens d’intérêt avec l’industrie agro-alimentaire non déclarés ont été pointés par le New York Times et par Le Monde.
Alors, qui croire ? Peut-on vraiment continuer à consommer à l’envi viande rouge et charcuterie ?
Pour en savoir plus : Pour limiter le risque de cancer colorectal, doit-on vraiment consommer moins de viande rouge et de charcuterie ?
Source : The Conversation
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