Viandes rouges, viandes transformées et cancer : Monographie du CIRC

Suite à la réunion d’un groupe de 22 experts à Lyon, du 06 au 13 octobre 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) vient de publier 3 documents pour présenter son travail de monographie sur « La viande rouge et les viandes transformées »

La FAQ des Monographies du CIRC explique par ailleurs la démarche de travail du CIRC sur ses Monographies et ce que ce type de rapport représente ou pas. Après avoir rappelé l’intérêt nutritionnel des viandes rouges, les différences de consommations et de définitions des viandes selon les pays, la publication scientifique présente une synthèse des résultats des études épidémiologiques (relations d’observations) et des études sur les mécanismes potentiels. Au regard de ces éléments, le groupe d’experts conclut que : –        Selon des indications limitées, les viandes rouges sont probablement cancérogènes pour l’Homme (groupe 2.A). La viande rouge n’est donc pas reconnue comme une cause de cancer en raison d’indications, c’est à dire de preuves, trop limitées. Cette notion d’indications limitées signifie que les associations positives observées dans les études épidémiologiques entre les consommations  élevées de viandes rouges et l’augmentation du risque de cancer (colorectal notamment) sont hétérogènes et pas toujours claires en raison de biais méthodologiques et de facteurs confondants (autres composantes du régime alimentaire, surpoids, tabagisme, alcool, etc.) dont il est difficile de s’extraire. En revanche ces associations observées sont soutenues par des indications d’ordre « mécanistique ». –        Les viandes transformées (charcuteries et autres viandes fumées, salées, en conserve) sont catégorisées comme cancérogènes pour l’Homme (groupe 1), sur la base d’indications considérées comme convaincantes par le CIRC. A noter que les Monographies du CIRC examinent la force des données scientifiques sur les relations possibles entre un produit ou une molécule et l’apparition d’un cancer. Leurs classifications pointent donc un danger potentiel mais n’en évaluent pas le risque réel, tant en termes d’exposition au danger (c’est-à-dire ici, selon les niveaux de consommations de viande, ceux des autres aliments consommés en même temps, etc.) qu’en termes de comparaison par rapport à d’autres produits. Ainsi tout en catégorisant les viandes transformées comme cancérigènes, le CIRC rappelle que les niveaux de risque associés à leur consommation sont très faibles au niveau individuel.

Article 11/59 du dossier "Viande, alimentation et cancer"

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