Viande rouge et santé : pas de verdict clair sur le TMAO (TRADUCTION)

Souvent associée à des préoccupations cardiovasculaires, la viande rouge est ici évaluée sous l’angle d’un marqueur émergent : le triméthylamine-N-oxyde, plus connu sous l’acronyme TMAO. Cette revue systématique de 13 essais cliniques montre que les effets de la viande rouge sur ce métabolite sont loin d’être uniformes. Alors que certains régimes riches en viande rouge semblent l’augmenter, d’autres n’ont aucun effet, voire le réduisent. Des résultats qui nuancent les discours alarmistes et rappellent la complexité des interactions entre alimentation et santé.

Des chercheurs ont voulu évaluer si une consommation accrue de viande rouge influence les concentrations en TMAO (triméthylamine-N-oxyde), un composé métabolique soupçonné de jouer un rôle délétère sur la santé cardiovasculaire.

Une revue systématique a été menée sur 13 essais contrôlés randomisés, incluant 553 adultes en bonne santé ou atteints de maladies chroniques stables. Les régimes riches en viande rouge (60 à 420 g/jour) ont été comparés à des régimes à faible teneur en viande rouge, enrichis en viande blanche, poisson, œufs, produits laitiers ou protéines végétales.

Des résultats peu concluants

Très disparates, les résultats ne permettent pas de conclure sur l’association entre consommation de viande rouge et concentration en TMAO :

  • 6 essais ont montré une augmentation des concentrations en TMAO (sang ou urine) après un régime riche en viande rouge,
  • 7 essais n’ont observé aucune différence significative,
  • 2 essais ont montré une baisse des concentrations en TMAO dans les groupes consommant davantage de viande rouge comparés à ceux consommant davantage de fruits de mer.

À noter par ailleurs que cette revue n’a pas permis d’évaluer les effets d’une consommation de viande à long terme, la durée médiane des études étant de 28 jours.

Les auteurs en concluent que les effets de la viande rouge sur les niveaux de TMAO sont inconstants et peu concluants à ce jour et appellent donc à ce que d’autres recherches soient menées afin de clarifier l’importance clinique de cette molécule dans le cadre d’une consommation raisonnée de viande.

Référence : Fatemeh Jafari, Janhavi J. Damani, Kristina S. Petersen,  The Effect of Red Meat Consumption on Circulating, Urinary and Fecal Trimethylamine-N-Oxide: A Systematic Review and Narrative Synthesis of Randomized Controlled Trials, Advances in Nutrition, 2025, 100453, ISSN 2161-8313 (PDF en libre accès)

Source : Advances in Nutrition

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