Végétarisme et flexitarisme en France en 2020, les résultats d’une étude FranceAgriMer/Ifop (Article de synthèse) 

Si le phénomène n’est pas nouveau, le végétarisme a gagné en visibilité et en complexité au cours des dernières années ; on assiste aussi à une multiplication du nombre de personnes déclarant diminuer leur consommation de viande. Pour évaluer précisément l’ampleur de ces tendances et leur impact potentiel sur les filières animales et végétales, FranceAgriMer a confié la réalisation d’une étude à l’Ifop. Les résultats ont été dévoilés le 20 mai 2021 lors d’un webinaire. 

Afin d’évaluer l’ampleur du végétarisme et de la diminution de la consommation de viande chez les Français, FranceAgriMer a confié la réalisation d’une étude à l’Ifop. Menée sur un échantillon large et représentatif de la population (15 000 personnes âgées de 15 à 70 ans interrogées en 2020), cette étude a fait l’objet d’un webinaire le 20 mai dernier dans le cadre de la Semaine de l’agriculture française afin d’en présenter les principaux résultats.

89 % des Français déclarent aimer la viande

Premier constat : l’attachement des Français à la viande, ancrée dans leur culture culinaire, reste fort. 89 % d’entre eux déclarent aimer la viande, 79 % pensent qu’en manger est nécessaire pour être en bonne santé, 63 % estiment que le repas est plus convivial avec de la viande et 90 % considèrent que manger de la viande est compatible avec le respect du bien-être animal. Toutefois, 68% des répondants pensent que l’on consomme trop de viande en France.

Diminution de la consommation de viande, des motivations variées

Cette étude confirme par ailleurs la faible proportion de personnes adeptes des régimes sans viande : seuls un peu plus de 2 % déclarent exclure la viande, ce qui rejoint les données d’enquêtes alimentaires comme celles du Crédoc.

Chez les 24 % de personnes déclarant diminuer leur consommation de viande (qualifiées de flexitariens* dans l’étude), mais dont 7 % continuent à manger de la viande quotidiennement, le fait de trop aimer la viande pour s’en passer et de ne pas partager les convictions des végétariens comptent parmi les principales raisons invoquées pour justifier de continuer à manger de la viande. Quant aux raisons qui les poussent à diminuer leur consommation, ils citent en premier lieu le souci d’être en bonne santé, puis arrivent au coude à coude les préoccupations environnementales et en lien avec les conditions d’élevage et d’abattage, sans pour autant estimer cruel d’élever des animaux pour se nourrir.

L’étude met également en exergue une frange de la population (8%) qui ne revendique pas diminuer volontairement sa consommation de viande, mais la réduit néanmoins dans les faits, tout en se sentant « omnivores ». Il s’agit d’une population plutôt âgée et/ou à faible revenu, qui agit soit par souci de santé, soit pour raison économique.

Une diversité de profils à suivre

En conclusion, cette étude montre avant tout une diversité de cas de figure chez les consommateurs limitant ou excluant la viande dans leur alimentation. L’Ifop a ainsi mis en évidence 7 profils-types représentant environ 34 % de la population totale : les « financièrement contraints », les « âgés médicalement contraints », les « jeunes en rééquilibrage alimentaire », les « couples suiveurs », les « diplômées, dans l’équilibre », les « hyper sensibles » et les « couples militants ». FranceAgrimer estime que « la variété des profils et des motivations rend aujourd’hui difficile les projections sur l’évolution du phénomène de déconsommation de viande en France ». Et de recommander « un suivi dans le temps des différentes cibles, notamment chez les jeunes, pour permettre aux filières agricoles et agroalimentaires d’élaborer leurs stratégies ».

Pour en savoir plus : Végétariens et flexitariens en France en 2020

Le Webinaire peut être visionné sur Youtube.

Source : FranceAgrimer.

* A noter que, la définition du flexitarien est plus globale que cela. Le flexitarien est un omnivore éclairé qui ne se contente pas de réduire sa consommation de viande. Il est libre de choisir son alimentation, mange en conscience – c’est-à-dire en quantité raisonnée -, privilégie autant le plaisir que la qualité, mais aussi l’équilibre et la variété, le local et la durabilité.

 

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