Une méta-analyse confirme que la consommation de bœuf non transformé n’a pas d’impact majeur sur la santé cardiovasculaire (TRADUCTION)
Alors que les études d’observation suggèrent un lien entre consommation de viande rouge et risque cardiovasculaire, une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés (ECR) portant spécifiquement sur la viande de bœuf non transformée ne valide pas cette association. L’étude montre que la consommation quotidienne de viande de bœuf non transformée n’a pas d’effet significatif sur la pression artérielle et la plupart des lipides sanguins, à l’exception d’une faible augmentation du cholestérol LDL qui reste à confirmer.
Les résultats d’études d’observation suggèrent une association entre consommation de viande rouge et risque accru de maladie cardiovasculaire (MCV). Toutefois, les essais contrôlés randomisés (ECR) visant à évaluer ce lien ne l’ont pas confirmé. En outre, les effets spécifiques de la viande de bœuf n’ont pas fait l’objet d’études approfondies. Afin d’éclaircir cela, des chercheurs américains ont effectué une revue systématique et une méta-analyse des données d’ECR évaluant les effets de la consommation de viande de bœuf peu ou pas transformée sur les facteurs de risque de MCV chez les adultes.
Une recherche documentaire a été effectuée dans les bases de données PubMed et CENTRAL. Les données ont été extraites et les estimations regroupées à partir de modèles à effets aléatoires exprimées sous forme de différences moyennes standardisées entre groupes d’intervention « viande de bœuf » et « contrôle » avec moins ou pas de viande de bœuf. Des analyses de sensibilité et de sous-groupes ont également été réalisées.
Vingt ECR pertinents répondant aux critères ont été inclus. La consommation de bœuf n’a pas eu d’impact sur la pression artérielle, ni sur la plupart des variables liées aux lipoprotéines, notamment le cholestérol total, le cholestérol HDL, le cholestérol non HDL, les triglycérides, l’apolipoprotéine A ou B et le cholestérol VLDL. La consommation de bœuf a eu un effet faible mais significatif sur le cholestérol LDL (augmentation de 2,7 mg/dl). Les analyses de sensibilité montrent toutefois que cet effet disparaît avec la suppression d’une étude influente. La consommation quotidienne de viande bovine non transformée n’a donc pas d’effet significatif sur la plupart des lipides sanguins, des apolipoprotéines ou de la tension artérielle, à l’exception d’une légère augmentation du cholestérol LDL par rapport aux régimes contenant moins ou pas de viande bovine.
Référence : Sanders LM, Palacios OM, Wilcox ML, Maki KC. Beef Consumption and Cardiovascular Disease Risk Factors: A Systematic Review and Meta-analysis of Randomized Controlled Trials. Curr Dev Nutr. 2024 Nov 2; 8(12):104500 (PDF disponible en libre accès)
Source : Current Developments in Nutrition
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une analyse des données NHANES III réfute un lien de causalité entre consommation de protéines animales et mortalité (TRADUCTION)
Une nouvelle analyse des données NHANES III portant sur près de 16 000 adultes américains suivis pendant 12 ans remet en question les allégations sur la dangerosité des protéines animales. Contrairement à certaines études antérieures qui associaient la consommation de protéines animales à une augmentation de la mortalité, cette recherche ne trouve aucun lien néfaste… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une méta-analyse fait le point sur l’impact de la consommation de viande rouge sur le statut en fer (TRADUCTION)
La carence en fer est un problème de santé publique mondial. Face à ce constat, la consommation de viande rouge est souvent citée comme une solution efficace. Pour vérifier cette hypothèse, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées, évaluant près de 5 000 études. Ces travaux ont examiné l'impact d'une… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
La viande de bœuf élevé à l’herbe : un atout pour la santé et la qualité
L’élevage à l’herbe pourrait constituer une réponse naturelle pour optimiser la qualité de la viande rouge. Riche en oméga-3, en vitamine E, en caroténoïdes et en polyphénols, l’herbe, complétée par une gestion attentive du bien-être animal, apparaît comme une stratégie efficace pour limiter la lipoperoxydation des graisses, améliorer la qualité nutritionnelle de la viande et…