Une étude évalue l’empreinte environnementale de concentrés protéiques utilisés pour l’alimentation animale (TRADUCTION)
Les concentrés protéiques obtenus par bioraffinage de la biomasse verte s’avèrent plus efficaces en termes de surface et plus productifs que le soja pour alimenter le bétail. Mais qu’en est-il de leur empreinte environnementale ? C’est ce qu’a cherché à évaluer une équipe de recherche en prenant le cas d’une bioraffinerie utilisant le trèfle au Danemark.
La recherche d’ingrédients protéiques nouveaux et durables pour l’alimentation animale, en particulier ceux qui sont produits à partir de ressources disponibles localement, est une priorité pour de nombreux pays, dont le Danemark, qui souhaitent devenir autosuffisants en protéines pour l’alimentation animale. Les concentrés protéiques (CP) étant plus efficaces en termes de surface et plus productifs que le soja, leur production par bioraffinage de la biomasse verte a suscité un intérêt considérable ces dernières années. Ainsi, les CP issus du bioraffinage du trèfle (CPT) représentent un substitut prometteur au soja et à la farine de soja, mais ses impacts environnementaux n’avaient pas encore été étudiés, d’où cette étude réalisée par une équipe danoise. La méthode de l’empreinte environnementale du produit (Product Environmental Footprint – PEF), développée par le Centre de recherche commun de l’UE dans le cadre de l’initiative « Marché unique pour les produits verts », a été utilisée pour évaluer l’empreinte environnementale du CPT biologique. Les données calculées concernent la gestion interne, l’amélioration des process et l’orientation précoce de l’empreinte environnementale des aliments composés contenant du CPT, ainsi que l’empreinte environnementale du bétail et de la production animale dont la ration alimentaire contient du CPT.
Des résultats sensibles au choix de la méthode d’allocation et très spécifiques à chaque cas
Les résultats obtenus montrent un impact potentiel du CPT sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 1091,47 kg CO2 eq/t CPT. Les auteurs ont constaté que l’agriculture, et plus particulièrement les émissions directes de lisier, dominait la plupart des catégories d’impact, y compris l’acidification et l’eutrophisation. Les résultats se sont révélés sensibles au choix de la méthode d’allocation et très spécifiques à chaque cas. Par exemple, l’impact du CPT sur les GES était plus élevé dans le cadre de l’allocation économique que dans celui de la substitution directe, mais l’impact sur l’acidification était plus faible dans le cadre de l’allocation économique que dans celui de la substitution directe. Toutefois, la méthode de substitution directe a montré que le traitement des résidus de traitement dans les usines de biogaz pouvait donner lieu à des CPT ayant des empreintes environnementales plus faibles. L’analyse de sensibilité a confirmé que l’augmentation de la productivité du trèfle et de l’herbe, d’une part, et la diminution de l’épandage de lisier ou des émissions azotées résultant de cet épandage, d’autre part, constituaient les clés d’une réduction supplémentaire des impacts environnementaux globaux.
Référence : Khoshnevisan B, Fog E, Baladi S, Chan SWS, Birkved M. Using the product environmental footprint to strengthen the green market for sustainable feed ingredients; Lessons from a green biomass biorefinery in Denmark. Sci Total Environ. 2023 Jun 15; 877:162858.
Source : Science of the Total Environment
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