Une étude du Credoc dresse un panorama du végétarisme en Europe (Article de synthèse)

FranceAgrimer et l’Observatoire Cniel des Habitudes Alimentaires (Ocha) ont mandaté le Crédoc pour réaliser un panorama de la consommation végétarienne et évaluer son étendue dans les populations française, allemande, britannique et espagnole. Les résultats de cette étude ont été rendus publics en octobre 2019.
Face à l’émergence de plusieurs tendances alimentaires, comme la végétalisation de l’alimentation, la recherche de naturalité ou la baisse de la consommation de viande, qui peuvent, dans la durée, modifier les choix alimentaires des Français et impacter les filières animales et végétales, France Agrimer et l’Observatoire Cniel des Habitudes Alimentaires (OCHA) ont demandé au Crédoc de réaliser une étude qualitative et quantitative des pratiques végétariennes en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne.
UNE ÉTUDE MIXTE QUANTITATIVE ET QUALITATIVE
L’étude s’est focalisée sur quatre courants principaux : le végétarisme (abstention de viande et poisson mais consommation d’œufs et produits laitiers), le végétalisme (abstention de viande, poisson, œufs et produits laitiers), le véganisme (refus de tout produit animaux ou issus d’animaux comme le miel ou le cuir) et le flexitarisme (qu’ils ont choisi de définir dans cette étude comme une consommation limitée de viande). Une étude qualitative, basée sur des données bibliographiques et des entretiens d’experts, est complétée d’une enquête quantitative réalisée durant l’été 2018 auprès d’échantillons représentatifs des populations française (1 009 individus), allemande (820), britannique (826) et espagnole (865).
Il s’agissait, d’une part, d’identifier les fondements du phénomène du végétarisme au sens large du terme, son évolution au cours du temps et son ampleur, et, d’autre part, de mesurer l’importance des différents courants végétariens dans les quatre pays puis de caractériser le profil et les motivations des individus qui s’en réclament.
UN PHÉNOMÈNE ENCORE MARGINAL
Contrairement à ce que laisse penser le bruit médiatique, l’étude quantitative indique que le végétarisme reste pour l’heure un phénomène marginal. Elle révèle aussi un écart entre l’identité végétarienne revendiquée (par 5,6 % des personnes interrogées dans les quatre pays, avec une majorité de végétariens) et les pratiques alimentaires. Ainsi, l’analyse des fréquences des consommations alimentaires indique que sur 100 végétariens auto-déclarés, 8 % consomment occasionnellement de la viande ou des produits carnés (moins d’une fois par semaine), 51 % en consomment au moins une fois par semaine, et 16 % déclarent consommer tous les jours au moins un type de viande. Se déclarer « végétarien » ou « végan » ne s’accompagne donc pas toujours de l’exclusion totale des produits carnés.
UN CONTEXTE qui semble FAVORABLE au développement DU VÉGÉTARISME
L’étude qualitative révèle que, si le végétarisme n’est pas un phénomène nouveau, le contexte parait favorable à son développement. La transformation des modèles alimentaires, l’apparition des régimes particuliers, l’éloignement du monde rural, les avancées sur la conscience animale, l’activisme de certaines ONG, le développement de l’offre végétarienne ou encore les politiques publiques qui incitent à limiter la consommation de viande seraient, d’après le rapport du Crédoc, des facteurs contribuant au renforcement de cette tendance. Côté prospective, selon les experts interrogés, le végétarisme devrait encore connaitre une progression en Europe.
DES MOTIVATIONS ET DES PROFILS VARIÉS
La santé est la raison la plus évoquée par les individus qui ont réduit leur consommation de viande, tandis que l’éviction est davantage dictée par les considérations éthiques, notamment le bien-être animal, argument caractéristique avancé par les jeunes générations.
Même s’il est difficile d’établir un profil type du végétarien en raison de la faiblesse des effectifs (moyenne de 5,6 % de végétariens auto-déclarés sur une population totale de 3520 personnes, soit 197 personnes potentiellement végétariennes), cette enquête montre que le phénomène semble attirer davantage les femmes, les jeunes (moins de 35 ans), ainsi que les populations urbaines ou dotées d’un fort capital culturel (cadres ou très diplômés, selon le pays).
Référence : Panorama de la consommation végétarienne en Europe – synthèse FranceAgrimer. Edition Octobre 2019.
Source : FranceAgrimer.
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