Une étude chiffre le potentiel de stockage du carbone des terres arables françaises (Traduction)
Cette étude compare le potentiel de stockage du carbone organique du sol, le bilan des gaz à effet de serre, la production de biomasse et les impacts liés à l’azote et à l’eau pour toutes les terres arables en France avec les systèmes de culture actuels (scénario de base) et trois scénarios d’atténuation.
De nombreuses études ont évalué le potentiel des pratiques agricoles à séquestrer le carbone (C). Une évaluation complète des impacts des pratiques agricoles nécessite de prendre en compte non seulement le stockage du C mais aussi les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (GES) et leurs effets secondaires (par exemple sur le cycle de l’eau ou la production agricole).
Dans cette étude, des chercheurs français ont utilisé une approche de modélisation à haute résolution avec le Simulateur mulTIdisciplinaire pour les Cultures Modèle standard de culture des sols afin de quantifier le potentiel de stockage du C organique du sol (SOC), le bilan GES, la production de biomasse et les impacts liés à l’azote et à l’eau pour toutes les terres arables en France avec les systèmes de culture actuels (scénario de base) et trois scénarios d’atténuation : (i) expansion spatiale et temporelle des cultures de couverture, (ii) insertion spatiale et extension temporelle des prairies temporaires (deux sous-scénarios) et (iii) amélioration du recyclage des ressources organiques comme engrais. Dans le scénario de base, le SOC a légèrement diminué sur 30 ans avec des rotations de cultures, mais a augmenté de manière significative avec des rotations cultures/prairies temporaires.
Les résultats ont mis en évidence un fort décalage entre le taux de stockage par unité de surface (kg C/ha/an) des scénarios d’atténuation et les zones auxquelles ils pourraient être appliqués. En conséquence, si le scénario le plus prometteur à l’échelle du champ était l’insertion de prairies temporaires (+466 kg C/ha/an stockés à une profondeur de 0,3 m par rapport à la ligne de base, sur 0,68 Mha), à l’échelle nationale il s’agissait de loin de l’expansion des cultures de couverture (+131 kg C/ha/an, sur 17,62 Mha). Les effets secondaires sur la production végétale, l’irrigation et les émissions d’azote étaient très variables selon le scénario et la situation de la production. À l’échelle nationale, la combinaison des trois scénarios d’atténuation pourrait réduire les émissions de GES des systèmes de culture actuels de 54 % (-11,2 versus les 20,5 Mt d’équivalents CO2/an actuels), mais les émissions restantes seraient encore loin de l’objectif d’une agriculture neutre en carbone.
Référence : Launay C, Constantin J, Chlebowski F, Houot S, Graux AI, Klumpp K, Martin R, Mary B, Pellerin S, Therond O. Estimating the carbon storage potential and greenhouse gas emissions of French arable cropland using high-resolution modeling. Glob Chang Biol. 2021 Jan 9. (PDF sur abonnement)
Source : Global Change Biology.
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