Stratégies de réduction de l’empreinte carbone du bétail à Izmir en Turquie
Cette étude estime les émissions de gaz à effet de serre (GES) résultant de l’élevage à Izmir, la troisième plus grande ville de Turquie. Avec 47 % de GES provenant de la gestion du fumier, les résultats montrent que l’utilisation de méthodes de gestion durable du fumier pourrait constituer une piste pour réduire l’empreinte carbone de l’élevage en Turquie et ainsi contribuer à l’atteinte des engagements pris par ce pays lors de la signature de l’Accord de Paris.
L’objectif de l’Accord de Paris est de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C. Afin de réduire de manière significative les risques et les impacts du changement climatique, les émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent être réduites dès que possible. En signant l’Accord de Paris en 2021, la Turquie s’est engagée à réduire ses émissions de GES de 41 % d’ici 2030. Le secteur de l’élevage, qui constitue une ressource économique importante en Turquie, représente une part significative de ces émissions. Dans cette étude, les émissions de GES résultant de l’élevage ont été analysées et estimées à Izmir, la troisième plus grande ville de Turquie. L’empreinte carbone de l’élevage a ensuite été estimée conformément aux lignes directrices 2019 du GIEC.
L’empreinte carbone totale de l’élevage à Izmir a été estimée à 2 826 milliers de tonnes d’équivalents CO2 (ttonCO2eq). Les émissions totales ont été calculées comme suit : 1 492 ttonCO2eq (53 %) provenant de la fermentation entérique, le reste provenant de la gestion du fumier avec 1 120 ttonCO2eq (39 %) issues du méthane et 214 ttonCO2eq (8 %) issues du protoxyde d’azote. Des propositions de méthodes durables ont également été étudiées afin de respecter l’engagement de la Turquie en matière de réduction des GES. Les résultats montrent qu’un changement durable dans la méthode de gestion du fumier, comme la production de biogaz, pourrait réduire l’empreinte carbone de 30 %. Par conséquent, les méthodes de gestion durable du fumier, la nutrition et le bien-être des animaux devraient être inclus dans les politiques agricoles en tant que méthodes contribuant à réduire les émissions de GES de la Turquie.
Référence : Dağlıoğlu, S.T., Taşkın, R., Özteke, N.İ. et al. Reducing Strategies for Carbon Footprint of Livestock in Izmir/Turkiye. Water Air Soil Pollut 235, 243 (2024). (PDF en libre accès)
Source : Water, Air, & Soil Pollution
À voir aussi
-
Environnement6 juin 2025
Beyond Carbon : un nouvel outil pour évaluer la résilience des exploitations agricoles
Le 24 avril 2025, Soil Capital a lancé "Beyond Carbon", une évolution majeure de son programme d'agriculture régénérative. Ce nouvel outil introduit le Regen Ag Score, un indicateur global évaluant la performance des exploitations agricoles dans cinq domaines clés : santé des sols, biodiversité, gestion de l’eau, climat et socio-économie. Conçu pour être déployé à… -
Environnement6 juin 2025
Restaurer la complexité des écosystèmes : des pistes pour les décideurs politiques
La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité et Biodiversa+ ont publié une note politique soulignant l'importance de la biodiversité dans les paysages agricoles et forestiers pour la santé humaine et environnementale. Cette note met en évidence que la diversité des paysages, incluant une mosaïque de cultures, de forêts, de haies et de prairies, soutient… -
Environnement6 juin 2025
“Tout un foin !”, un jeu de rôles pour cultiver le dialogue territorial
L'INRAE a développé « Tout un foin ! », un jeu de rôles immersif destiné aux professionnels et étudiants du monde agricole et des secteurs de l'environnement. Ce jeu pédagogique vise à favoriser une réflexion collective pour une gestion concertée des paysages, en conciliant élevage pastoral, valeur patrimoniale des paysages et préservation de la biodiversité. Les participants…