Réduire les produits animaux sans déficits nutritionnels chez les enfants : une équation insoluble pour la vitamine B12 (TRADUCTION)
Pour beaucoup, une alimentation plus durable passe par une réduction des produits d’origine animale. Mais cette transition pourrait compromettre les apports en vitamine B12, essentielle au développement de l’enfant. Une étude basée sur les recommandations nutritionnelles allemandes met en évidence le rôle clé des aliments d’origine animale, et notamment du lait et de la viande, dans la couverture des besoins des nourrissons, enfants et adolescents. Des résultats qui soulignent les défis posés par les régimes alimentaires plus durables et la nécessaire mise en balance avec le risque d’apports insuffisants en certains nutriments.
Pour certains, le changement climatique mondial exige un changement de paradigme dans les régimes alimentaires, en particulier dans les pays riches, avec une réduction des aliments d’origine animale, y compris chez les enfants. Cependant, les aliments d’origine animale étant la seule source alimentaire de vitamine B12, cela aura des conséquences directes sur la couverture des besoins en cette vitamine. Des chercheurs ont examiné ces conséquences potentielles en utilisant les recommandations alimentaires pour les nourrissons, les enfants et les adolescents en Allemagne comme base de calcul du modèle. Les recommandations ont été examinées pour quatre groupes d’âge représentatifs, à savoir l’alimentation lactée exclusive (2 mois), l’alimentation complémentaire (8 mois) et le régime familial mixte (enfants de 4-6 ans et adolescents de 11-14 ans). Pour chaque groupe d’âge (sauf 2 mois), la contribution des groupes d’aliments d’origine animale (lait/produits laitiers, viande, poisson, œufs) à l’apport journalier total en vitamine B12 a été calculée sur la base de menus de 7 jours avec des recettes pour tous les repas. Cette estimation a permis d’évaluer les déficits potentiels en vitamine B12 dus à l’exclusion de groupes d’aliments.
Des apports en B12 à peine atteints avant même de réduire les produits animaux
Les résultats montrent que, même dans les régimes recommandés y compris l’allaitement maternel exclusif, les apports en vitamine B12 atteignaient tout juste les valeurs de référence dans tous les groupes d’âge. Chez les nourrissons recevant une alimentation complémentaire et, plus tard, chez les enfants et les adolescents, le lait de vache était de loin la principale source de vitamine B12. Parmi les autres aliments d’origine animale, la viande arrive en tête (16,9-23,0 %), suivie du poisson (11,0-16,5 %) et des œufs (8,1 %). Dans cette analyse des recommandations allemandes relatives à l’alimentation des nourrissons, des enfants et des adolescents, l’amélioration de la santé planétaire via la réduction de la consommation de produits animaux s’avère compromettre gravement l’apport en vitamine B12.
Référence : Kalhoff H, Kersting M, Sinningen K, Lücke T. A sustainable mixed diet for children without compromising nutritional needs: The vitamin B12 issue. Food Sci Nutr. 2025 Jan 28; 13(2):e4491.
Source : Food Science & Nutrition
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une analyse des données NHANES III réfute un lien de causalité entre consommation de protéines animales et mortalité (TRADUCTION)
Une nouvelle analyse des données NHANES III portant sur près de 16 000 adultes américains suivis pendant 12 ans remet en question les allégations sur la dangerosité des protéines animales. Contrairement à certaines études antérieures qui associaient la consommation de protéines animales à une augmentation de la mortalité, cette recherche ne trouve aucun lien néfaste… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une méta-analyse fait le point sur l’impact de la consommation de viande rouge sur le statut en fer (TRADUCTION)
La carence en fer est un problème de santé publique mondial. Face à ce constat, la consommation de viande rouge est souvent citée comme une solution efficace. Pour vérifier cette hypothèse, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées, évaluant près de 5 000 études. Ces travaux ont examiné l'impact d'une… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
La viande de bœuf élevé à l’herbe : un atout pour la santé et la qualité
L’élevage à l’herbe pourrait constituer une réponse naturelle pour optimiser la qualité de la viande rouge. Riche en oméga-3, en vitamine E, en caroténoïdes et en polyphénols, l’herbe, complétée par une gestion attentive du bien-être animal, apparaît comme une stratégie efficace pour limiter la lipoperoxydation des graisses, améliorer la qualité nutritionnelle de la viande et…