Rapport de l’UE: preuves supplémentaires du lien entre utilisation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques (EFSA)

Un nouveau rapport émanant de l’EFSA, l’ECDC et l’EMA présente de nouvelles données sur la consommation d’antibiotiques et la résistance aux antibiotiques et rend compte d’un renforcement de la surveillance en Europe.
- Une situation hétérogène
Le rapport souligne qu’il existe encore d’importantes différences au sein de l’UE en termes d’utilisation d’antibiotiques chez l’animal et chez l’homme. Diminuer les mésusages d’antibiotiques aura des effets sur le niveau de résistance observé. Si, de manière générale, l’utilisation d’antibiotiques est plus grande chez les animaux producteurs d’aliments que chez l’homme, la situation varie en fonction du pays et de l’antibiotique considérés. Plus précisément, une classe d’antibiotiques appelées polymyxines – comprenant la colistine – est largement utilisée dans le secteur vétérinaire. On les utilise également de plus en plus dans les hôpitaux pour traiter les infections multirésistantes. D’autres antibiotiques sont plus souvent utilisées chez l’homme que chez l’animal, par exemple les céphalosporines et les quinolones de troisième et de quatrième génération, dont on estime qu’elles ont également une importance critique pour la santé humaine.
- Lien entre utilisation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques
Le rapport indique que la résistance aux quinolones, utilisées dans le traitement de la salmonellose et de la campylobactériose chez l’homme, est liée à l’utilisation d’antibiotiques chez l’animal. L’utilisation de céphalosporines de troisième et de quatrième génération dans le traitement d’infections dues à E. coli et d’autres bactéries chez l’homme est liée à la résistance à ces antibiotiques contre E. coli, mise en évidence chez l’homme.
- La coopération améliore la diffusion et l’analyse de données
Les conclusions du rapport sont conformes à celles du rapport publié en 2015. Toutefois, l’analyse proposée est plus poussée parce que les données disponibles sont de meilleure qualité. Les experts des trois agences recommandent de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre le lien entre utilisation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques. En savoir plus : EFSA
À voir aussi
-
Santé animale6 juin 2025
Santé animale 2.0 : le numérique au service des éleveurs bovins
Les technologies ont un impact grandissant dans notre société touchant tous les secteurs, dont la gestion de la santé animale. Les objets connectés, tels que capteurs et dispositifs de surveillance, fournissent des données précieuses pour le pilotage zootechnique et économique des exploitations. Des initiatives innovantes, comme la télémédecine et le télé-mentorat, sont présentées renforçant le… -
Maladies animales et zoonoses6 juin 2025
L’Anses progresse dans la compréhension de la persistance du virus de la fièvre aphteuse
La fièvre aphteuse demeure l'une des maladies animales virales les plus contagieuses, affectant plus de 70 espèces domestiques et sauvages, notamment les bovins, porcins, ovins et caprins. Même les pays indemnes ne sont pas à l'abri, comme l'ont montré les récents cas en Allemagne, Hongrie et Slovaquie depuis janvier 2025. Depuis plus de 50 ans,… -
Maladies animales et zoonoses6 juin 2025
Le manque de vétérinaires en zones rurales, un défi territorial
Le manque de vétérinaires en zones rurales compromet la santé animale, la détection des maladies, y compris les zoonoses, et la vitalité économique des filières d'élevage. Cette désertification vétérinaire aggrave les conditions de travail des praticiens restants et fragilise les territoires. Déplorant cette situation, le ministère de l’Agriculture publie un dossier sur le sujet. On…