Rapport Anses sur l’élaboration des nouvelles références nutritionnelles

Dans le cadre de ses travaux sur le fond scientifique nécessaire à l’élaboration des nouveaux repères du PNNS, l’Anses a mené un travail d’actualisation des références nutritionnelles dont les résultats sont présentés dans ce rapport composé de trois parties distinctes. La première porte sur les nouvelles références nutritionnelles en vitamines et les minéraux pour la population adulte (hommes et femmes). Les références relatives aux personnes âgées, femmes enceintes et autres populations spécifiques feront, elles, l’objet de travaux ultérieurs. Ces références nutritionnelles n’avaient pas été mises à jour depuis les ANC (apports nutritionnels conseillés) définis par Martin, et al. en 2001 dont les valeurs d’ANC et celles de BNM (besoin nutritionnel moyen) correspondant, ont été utilisées comme référence en France jusqu’à aujourd’hui. Dans ce rapport, l’Anses a choisi de remplacer le terme d’ANC par celui de références nutritionnelles pour la population (RNP) :
- La définition en est la même : tous comme les ANC en vitamines et minéraux l’étaient, les RNP sont le plus souvent estimées à partir des besoins nutritionnels moyens (BNM) auxquels sont ajoutés 2 écarts type comme marge de sécurité permettant de prendre en compte la variabilité interindividuelle et de couvrir les besoins de 97,5 % de la population (la distribution des besoins dans la population est considérée comme symétrique autour du BNM, selon la loi normale). Avec un écart-type estimé à 15 %, la RNP vaut 1,3 fois le BNM.
- Toutefois plusieurs valeurs ont été légèrement modifiées. Certaines RNP, comme celle de la vitamine B3, la vitamine D, le calcium par exemple, ont été augmentées par rapport aux ANC, d’autres diminuées (cuivre). Pour d’autres nutriments, tels que le zinc ou la vitamine C, les valeurs de RNP sont restées identiques à celle de l’ANC de 2001 mais des précisions ont pu être apportées (3 valeurs au lieu d’une seule sont par exemple indiquées pour le zinc en fonction du niveau d’apport en phytates), pour d’autres enfin comme le fer, la RNP est restée identique pour les femmes mais a été augmentée pour les hommes.
L’autre changement majeur porte sur le remplacement de l’ANC, non par une RNP, mais par une valeur d’Apport satisfaisant (AS). Cela concerne : les vitamines B1, B2,B6, B5, B12, E, le sélénium, l’iode, le manganèse, le phosphore et le magnésium. L’AS est la référence nutritionnelle retenue par l’Anses quand le BNM et donc la RNP ne peuvent pas être estimés faute de données suffisantes ou bien quand la valeur de RNP peut être estimée mais n’est pas jugée satisfaisante au regard d’observations de données concernant les relations entre l’apport et la modulation du risque de pathologie à long terme. La seconde partie intitulée « Contribution des macronutriments à l’apport énergétique » porte sur l’actualisation des intervalles de références pour les apports en protéines, glucides et lipides en pourcentage de l’apport énergétique journalier. Celui sur les lipides, déjà actualisé en 2011, reste 35 à 40 %. Celui pour les protéines devient 10 à 20 % (12 à 20 % pour certaines populations*) et celui pour les glucides 40 à 55 %. La troisième partie porte sur la mise à jour des recommandations d’apport en fibres pour la population adulte. *personnes ayant un Niveau d’activité physique (NAP) très faible parmi les femmes 50 >ans et les hommes > 60 ans ; femmes enceintes au 3e trimestre de grossesse. G ; femmes allaitantes) Sources : Anses
À voir aussi
-
Nutrition22 juillet 2025
Comment la cuisson influence le développement de composés néoformés dans la viande bovine ?
Une étude récente parue dans la revue Food Control s’est penchée sur les composés néoformés dans les viandes bovines cuisinées selon des méthodes françaises courantes. Résultat : les modes de cuisson, qu’ils soient domestiques ou professionnels, influencent fortement la présence de substances potentiellement toxiques comme les amines aromatiques hétérocycliques (AAH) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).… -
Santé, pathologies et prévention22 juillet 2025
Un régime méditerranéen avec du bœuf maigre abaisse la tension artérielle et améliore la fonction vasculaire (TRADUCTION)
Une étude clinique américaine montre que l’ajout de bœuf maigre à un régime méditerranéen n’altère pas la santé cardiovasculaire. Mieux encore : à doses modérées, il contribue à réduire la pression artérielle et la rigidité artérielle. Des résultats qui remettent en perspective les recommandations nutritionnelles actuelles et ouvrent la voie à une consommation équilibrée et… -
Santé, pathologies et prévention22 juillet 2025
Régimes végétaux et seniors : gare aux carences en protéines (TRADUCTION)
À l’heure où les régimes végétaux gagnent du terrain pour des raisons environnementales, une étude néerlandaise rappelle un point crucial : les besoins nutritionnels, notamment en protéines, ne s’effacent pas avec l’âge. Chez les personnes âgées, un régime végan pourrait compromettre la qualité et la quantité de protéines disponibles, exposant jusqu’à 60 % d’entre elles…