Les possibles effets néfastes d’un faible apport en vitamine B12 chez la femme enceinte sur le développement cérébral de l’enfant à naître (Traduction)

Une exposition in utero à de faibles apports en vitamine B12 pourrait augmenter le risque de déficit cognitif chez l’enfant, avec notamment un mauvais vocabulaire à 24 mois, une capacité réduite à combiner les mots à 38 mois, une mauvaise intelligibilité de la parole à 6 ans et de mauvaises performances en mathématiques entre 8 et 13 ans.
Les carences en de nombreux nutriments pendant la grossesse ont des effets néfastes sur le développement du cerveau du fœtus et peuvent entraîner une altération des fonctions cognitives pendant l’enfance. Cependant, il n’est pas clairement établi si les carences en vitamine B12 pendant la période prénatale sont préjudiciables au développement du fœtus. Dans cette étude longitudinale, les chercheurs ont testé l’hypothèse selon laquelle les résultats cognitifs pendant l’enfance sont réduits si les mères ont consommé un régime alimentaire pauvre en vitamine B12 pendant la grossesse. Une analyse détaillée de l’exposome[1] a été utilisée pour identifier 9 facteurs indépendamment associés à un faible apport en vitamine B12. Ces facteurs ont été pris en compte dans chacune des analyses menées. Les résultats ont montré que les enfants des femmes dont l’apport en vitamine B12 était le plus faible (10 %) présentaient un risque accru d’avoir un mauvais vocabulaire à 24 mois, une capacité réduite à combiner les mots à 38 mois, une mauvaise intelligibilité de la parole à 6 ans, une mauvaise compréhension des mathématiques lors de leur quatrième et sixième années de scolarité (8-9 ans et 10-11 ans) et de mauvais résultats aux tests nationaux de mathématiques (13 ans). Il n’y avait pas d’associations ajustées aussi significatives pour les capacités de lecture ou d’orthographe, ou pour le QI (quotient intellectuel) verbal ou complet à 8 ou 15 ans. Cette étude montre donc qu’il pourrait exister des effets néfastes d’un faible apport en vitamine B12 chez la femme enceinte sur le développement de l’enfant à naître, notamment en matière d’aptitudes verbales et mathématiques.
Référence : Golding J, Gregory S, Clark R, Iles-Caven Y, Ellis G, Taylor CM, Hibbeln J. Maternal prenatal vitamin B12 intake is associated with speech development and mathematical abilities in childhood. Nutr Res. 2021 Feb; 86:68-78. (PDF en libre accès)
Source : Nutrition Research.
[1] Concept correspondant à la totalité des expositions à des facteurs environnementaux (c’est-à-dire non génétiques) que subit un organisme humain, de sa conception à sa fin de vie en passant par le développement in utero, complétant l’effet du génome.
crédit photo : © Konstantin Yuganov – Fotolia.com
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025Une analyse des données NHANES III réfute un lien de causalité entre consommation de protéines animales et mortalité (TRADUCTION)
Une nouvelle analyse des données NHANES III portant sur près de 16 000 adultes américains suivis pendant 12 ans remet en question les allégations sur la dangerosité des protéines animales. Contrairement à certaines études antérieures qui associaient la consommation de protéines animales à une augmentation de la mortalité, cette recherche ne trouve aucun lien néfaste… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025Une méta-analyse fait le point sur l’impact de la consommation de viande rouge sur le statut en fer (TRADUCTION)
La carence en fer est un problème de santé publique mondial. Face à ce constat, la consommation de viande rouge est souvent citée comme une solution efficace. Pour vérifier cette hypothèse, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées, évaluant près de 5 000 études. Ces travaux ont examiné l'impact d'une… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025La viande de bœuf élevé à l’herbe : un atout pour la santé et la qualité
L’élevage à l’herbe pourrait constituer une réponse naturelle pour optimiser la qualité de la viande rouge. Riche en oméga-3, en vitamine E, en caroténoïdes et en polyphénols, l’herbe, complétée par une gestion attentive du bien-être animal, apparaît comme une stratégie efficace pour limiter la lipoperoxydation des graisses, améliorer la qualité nutritionnelle de la viande et…