Les écosystèmes anthropisés sont plus riches en espèces hôtes de pathogènes que les écosystèmes naturels
Un article paru en août dans la revue Nature s’intéresse à l’anthropisation des écosystèmes et à ses effets potentiels sur les espèces hôtes de pathogènes et sur le risque associé de zoonoses. Les êtres humains ont modifié plus de 50 % des terres habitables. Cette transformation des forêts, prairies et déserts en zones urbaines et en terres agricoles a causé le déclin de nombreuses espèces spécialistes (ex. : rhinocéros). Les espèces généralistes (comme les rats) ont, en revanche, pu prospérer dans ces nouveaux habitats. Des chercheurs des universités de Londres et d’Oxford se sont donc demandé si les espèces les plus à même d’abriter des pathogènes (« espèces hôtes ») faisaient partie de la première ou de la seconde catégorie.
Pour répondre à cette question, les auteurs ont utilisé les données de 6 800 assemblages écologiques issues de la base globale PREDICTS, qui compile les éléments concernant environ 3,2 millions d’espèces observées dans plus de 660 études. Ils ont identifié 376 espèces hôtes, étudiées dans 184 travaux portant sur 6 continents (figure ci-dessous). Ils ont ensuite assigné à chaque site une catégorie d’usage des terres (végétation primaire, secondaire, écosystèmes gérés – plantations forestières, prairies, cultures et aires urbaines) et une intensité de cet usage (minimal ou substantiel). Ils en comparent alors les effets sur les espèces hôtes et non-hôtes.
Référence : Gibb, R., Redding, D.W., Chin, K.Q. et al. Zoonotic host diversity increases in human-dominated ecosystems. Nature 584, 398–402 (2020).
À voir aussi
-
Maladies animales et zoonoses5 avril 2024
Point de situation sur la maladie hémorragique épizootique (MHE) en France
Le ministère de l’Agriculture a publié sur son site un état des lieux de la situation en France concernant la maladie hémorragique épizootique (MHE). Les premiers foyers français ont été déclarés en septembre 2023 dans des élevages de bovins du sud-ouest. Au 7 mars 2024, 4 002 foyers de MHE ont été recensés en France… -
Maladies animales et zoonoses5 avril 2024
Insectes vecteurs de maladies et stratégies de lutte : l’Anses fait le point sur ces enjeux sanitaires
Maladie de Lyme, chikungunya, dengue… L’Anses propose un dossier pour partir à la découverte des moustiques tigres, tiques et autres vecteurs de ces maladies affectant les humains, mais aussi les animaux ou les plantes. Trois focus concernent notamment la fièvre catarrhale ovine, transmise par un moucheron ; le virus West Nile, transmis aux mammifères par des… -
Maladies animales et zoonoses5 avril 2024
Bilan du diagnostic du botulisme bovin en laboratoire en France en 2022 : 35 foyers confirmés
Le botulisme est une maladie neuroparalytique due à l’action de la toxine botulique produite principalement par Clostridium botulinum. Anciennement classé en danger sanitaire de première catégorie, le botulisme fait actuellement partie de la liste provisoire des maladies d’intérêt national. Cette maladie peut entrainer de fortes mortalités et des pertes économiques importantes dans les élevages atteints.…