Le goût au service de la santé des consommateurs et du développement durable (Article de synthèse)

Dans le cadre de la Semaine du Goût 2019, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, et José Graziano Da Silva, directeur général de la FAO, ont procédé à la séance d’ouverture du colloque international intitulé « Le goût au service de la santé des consommateurs et du développement territorial durable ».

Le 22 mars dernier, dans les locaux de l’Unesco, Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, précisait en introduction à quel point le patrimoine culinaire représentait le goût de l’enfance et transfigurait notre identité : « C’est un patrimoine immatériel […] qui représente la fierté d’un pays, […] et qui prend tout son sens dans l’échange, dans le partage et dans la manière de partager. » Elle a rappelé que le « repas gastronomique des Français » avait été inscrit en 2010 par la communauté internationale sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (2), au titre que la gastronomie française relevait d’une « pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes ». Et de terminer en insistant sur le fait que « le goût est lié à l’éducation » et que « des questions éthiques […] et environnementales doivent nous faire réinterroger sur notre pratique, sur notre consommation. »

Engager les systèmes alimentaires dans la transition écologique

De son côté, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a appelé les pays à lutter de manière urgente contre toutes les formes de malnutrition et à « dépasser la notion d’alimentation pour se réorienter vers celle de nourrir la population avec des aliments sains et nutritifs ». « Nous avons besoin de politiques et de réglementations dans ce sens », a-t-il souligné.

Didier Guillaume, a, quant à lui, insisté sur « la nécessité d’une approche globale et positive de l’alimentation, fondée sur l’équilibre et la qualité » (1). Au niveau global, la prévalence de l’obésité progresse désormais plus rapidement que la faim, ce qui nécessite des actions urgentes. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a également rappelé sa volonté « d’engager les systèmes alimentaires dans la transition écologique et de permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail », point essentiel pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles et dynamiser les zones rurales.

Une table-ronde mêlant des acteurs associatifs, agricoles et des chercheurs a ensuite permis de montrer des actions engagées sur le terrain pour accélérer la transition vers des systèmes alimentaires plus durables, respectueux du climat et de la biodiversité, lutter contre le gaspillage alimentaire, ou valoriser et préserver les cultures et les traditions alimentaires. Rappelons que les pertes et le gaspillage alimentaire, évalués à 88 millions de tonnes chaque année (3), sont une manifestation du manque d’efficience et de durabilité des systèmes alimentaires et que leur réduction constitue un levier important pour réduire la pression sur les ressources naturelles.

Promotion de la gastronomie française à l’étranger

Le secrétaire d’état auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a également souligné l’importance accordée par la France à l’alimentation, qui se répercute sur le tourisme : « Un visiteur sur trois déclare choisir la France pour sa gastronomie. Notre gastronomie, puissant vecteur de rayonnement et précieux atout économique, nous permet de soutenir nos exportations dans le secteur agroalimentaire, mais aussi de valoriser la Destination France, de promouvoir nos pays, leurs territoires et leurs terroirs. »

Ce colloque s’inscrivait dans un ensemble d’opérations de promotion de la gastronomie française pour la faire rayonner en France et à l’International. C’est dans cette optique, que sera organisé à Paris, du 20 au 22 mars 2020, « un forum international dédié à l’avenir de la gastronomie et à la place de l’alimentation dans notre quotidien ». L’ambassadeur de France, Philippe Faure, et le Chef Alain Ducasse ont d’ores et déjà été missionnés par le président de la République pour assurer la promotion du Paris Food Forum (4) en France et à l’étranger, sur le thème de la restauration durable et du « bien manger ». Car, comme le résumait Alain Ducasse lors de sa présentation au Quai d’Orsay le 21 février dernier : « Cuisiner, c’est s’engager dans le grand défi de l’humanité, protéger et sauver la planète, et défendre les ressources de demain pour les terriens de demain ».

Source : Alim’Agri.

 

Références
  1. (1) https://agriculture.gouv.fr/colloque-sur-le-gout-la-sante-et-le-developpement-territorial-durable
  2. (2) https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000367481
  3. (3) https://www.solaal.org/derniers-chiffres-lalimentation-gaspillee-europe-jettent-froid/
  4. (4) http://foodandsens.com/made-by-f-and-s/dossiers-fs/gout-de-france-cuisiner-cest-sengager-presentation/

 

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