L’Ademe publie le 4e volet de sa prospective 2030

L’ADEME vient de publier le quatrième volet de ses travaux de prospective initiés en 2012, intitulé « Alléger l’empreinte environnementale de la consommation des Français en 2030 ». A partir d’hypothèses réalistes par rapport aux tendances de consommation observées actuellement et en référence aux objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, ce scénario montre qu‘il est possible de réduire d’environ 17% l’empreinte carbone de la consommation des Français d’ici 2030, les autres impacts environnementaux évalués restant maîtrisés. Cette consommation se décline sur les postes mobilité, habitat, alimentation, produits hors alimentation, loisirs et culture, santé et enseignement. Concernant l’alimentation, ce scenario rappelle qu’il représente un poste important de l’empreinte environnementale de la consommation des ménages français: 23% de l’empreinte carbone, 9% de l’empreinte énergétique (3e après transport et logement), 55% des émissions de gaz acidifiants (1ere position) et 23% de l’empreinte eau (2e après le logement). L’Ademe rappelle aussi que malgré les difficultés d’évaluation, l’essentiel des impacts environnementaux se situe en amont, lors de la phase de production agricole (cultures et élevage), en précisant toutefois que « de nombreuses interactions sur la biodiversité et la qualité des sols sont à prendre en compte ». Concernant la consommation, le rapport présente « une amélioration nutritionnelle et environnementale du régime alimentaire des Français » en proposant une réduction de la consommation de viande de 10% par individu moyen de 2007 à 2030, une hausse de la consommation de céréales et une baisse de la consommation de boissons embouteillées (alcool, boissons sucrées, eau), sans toutefois préciser de pourcentage pour ces derniers. Cette proposition s’appuie sur un calcul d’impact environnemental axé sur les GES (impact carbone diminué; acidification, oxydation photochimiques et déchets non dangereux stables) et sur les recommandations nutritionnelles du Programme National Nutrition Santé (PNNS) en termes de nutriments (protéines, lipides, vitamines…). Sur le poste alimentation toujours, l’Ademe insiste sur la nécessite de réduire « drastiquement » le gaspillage, avec une baisse de 60% sur l’ensemble de la chaine alimentaire de 2007 à 2030. En conclusion, les principaux résultats quantitatifs du scenario Ademe 2030 mettent l’accent sur le lourd impact lié à l’importation de produits fabriqués à l’étranger (produits finis ou biens de consommations intermédiaire) : ils représentent plus de 40% des émissions de GES de la consommation des Français.
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