La viande rouge maigre associée à un moindre risque d’hypertension chez les femmes

Selon une étude chinoise sur des femmes, une consommation élevée de viande rouge grasse est associée à une tension artérielle plus élevée tandis que la consommation modérée de viande rouge maigre est associée à un risque plus faible d’hypertension.
Une étude a examiné les associations entre la consommation de viande rouge grasse ou maigre et le risque d’hypertension artérielle chez 8 700 adultes chinois âgés de 18 à 65 ans, dans le cadre de l’enquête sur la santé et la nutrition en Chine (CHNS), une étude de cohorte longitudinale prospective (1991-2015) comprenant neuf vagues d’enquête.
Viande grasse et viande maigre : deux sous-types de viande rouge étudiés
La consommation quotidienne de viande rouge et de ses sous-types définis par une teneur en graisse supérieure ou égale à 10 g/100 g (viande grasse) ou inférieure à 10 g/100 g (viande maigre) était renseignée par des rappels alimentaires de 24 heures sur trois jours consécutifs, combinés à des pesées. Les marqueurs évalués étaient la pression artérielle systolique (PAS), la pression artérielle diastolique (PAD) et le risque d’hypertension artérielle défini comme une moyenne de PAS ≥ 135 mmHg, de PAD ≥ 85 mmHg, ou la prise de médicaments antihypertenseurs.
Moins d’hypertension chez les fortes consommatrices de viande rouge maigre
Chez les femmes qui consommaient le plus de viande rouge (totale), les chercheurs notaient une augmentation de la pression artérielle systolique de 2,19 mmHg (IC 95% : 1,07 ; 4,46). Chez celles qui consommaient le plus de viande rouge grasse, elle augmentait de 2,42 mmHg (IC 95% : 1,18 ; 4,94) tandis que chez celles qui consommaient le plus de viande rouge maigre, elle augmentait de 0,48 mmHg (IC 95% : 0,26 ; 0,88) comparé aux femmes non-consommatrices de viande et après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels. Aucune association n’était notée chez les hommes. Selon une association linéaire, la pression artérielle systolique augmentait de 1,48 mmHg avec une portion supplémentaire de 50 g de viande rouge totale, de 1,56 mmHg avec 50 g supplémentaires de viande rouge grasse et de 0,70 mm Hg avec 50 g supplémentaires de viande rouge maigre.
Après ajustement sur les années d’enquête, les femmes du tertile de consommation de viande rouge maigre le plus élevé présentaient un risque d’hypertension artérielle réduit de 32% (OR = 0,68 – IC 95 % : 0,48 ; 0,96) par rapport aux non-consommatrices. Aucune association de ce type n’était observée pour les viandes rouges totales ou grasses, ni chez les hommes.
Des mécanismes à élucider
Ainsi, la consommation de viande rouge grasse était positivement associée à l’hypertension artérielle chez les femmes chinoises âgées de 18 à 65 ans, alors qu’aucune association de la sorte n’était observée chez les hommes chinois. De plus, une consommation modérée de viande rouge maigre était associée à un risque moindre de pression artérielle élevée par rapport à l’absence de consommation chez les femmes chinoises. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour élucider le mécanisme potentiel à l’origine des associations différentielles observées entre viandes rouges grasses et maigres et la tension artérielle selon le sexe.
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels6 juin 2025
Alimentation équilibrée : une clé de santé pour tous les âges (Traduction)
Les carences nutritionnelles touchent une large part de la population mondiale. Les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes ou allaitantes, et les personnes âgées présentent des besoins accrus en micronutriments par calorie, rendant cruciale l’adoption de régimes alimentaires à haute densité nutritionnelle. Cet article scientifique, publié dans la… -
Nutrition6 juin 2025
Les aliments d’origine animale améliorent la nutrition des enfants en Afrique (Traduction)
Alors que la sous-nutrition infantile reste un enjeu majeur de santé publique en Afrique, une récente étude révèle l’impact positif des aliments d’origine animale (viande, lait, œufs, poisson) sur la croissance des enfants. Menée dans cinq pays africains, l’enquête montre qu’une consommation même modérée d’aliments animaux améliore significativement la taille pour l’âge des enfants et… -
Santé, pathologies et prévention16 mai 2025
Nutri-Score : un arrêté signé mais une évolution souhaitée pour concilier transparence nutritionnelle et valorisation des produits français
Le 14 mars 2025, les ministres Catherine Vautrin, Annie Genevard, Éric Lombard, Yannick Neuder et Véronique Louwagie ont signé l'arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score, le système d'étiquetage nutritionnel volontaire adopté en France depuis 2017. Tout en reconnaissant l'importance de cet outil pour informer les consommateurs et promouvoir une alimentation saine, les ministres…