Impact de la crise économique sur la consommation de viandes et évolutions des comportements alimentaires

Contexte : Depuis plus de 15 ans la consommation française de viandes baisse de manière continue (elle est passé e 94,1 kgec/habitant en 1998 à kgec/habitant* en 2014. La crise économique que traverse le pays depuis 2008 a touché le revenu de nombreux ménages français et affecté leurs dépenses. La baisse de consommation de viandes et celle de poissons et fruits de mer s’accentuent avec la crise alors que celle d’autres catégories d’aliments (lait, fromages, œufs, etc.) n’apparaît pas affectée[1]. Objectif et structuration du document : L’objet de l’étude présentée dans ce document était d’aller au-delà des différences d’évolution entre grandes familles de produits, pour essayer d’éclairer les changements différenciés au sein de la catégorie des viandes qui regroupent des produits divers aussi bien en termes d’usages, que de prix ou de niveau d’élaboration. Cette analyse plus fine a été réalisée à partir des données de suivi des achats réalisée par Kantar Worldpanel. En première partie, le document présente une évaluation de la consommation par bilan de viandes au niveau européen, pour situer la France par rapport à ses principaux voisins. L’évolution sur 10 ans des structures de consommation entre produits est étudiée ainsi que l’effet de la crise. Les changements de comportement alimentaire sont enfin évoqués afin de mieux comprendre la baisse de consommation de viandes. Conclusion : La réduction régulière de la consommation de viandes est une tendance commune à l’ensemble des pays de l’Union européenne depuis le début du vingt-et-unième siècle. Les transformations du mode de vie couplées aux discours institutionnels ou des leaders d’opinion sur la santé et l’environnement ont fait évoluer les besoins et envies des consommateurs. La crise économique, en réduisant le pouvoir d’achat des ménages, a renforcé la tendance baissière préexistante. Manger moins de viande est désormais un comportement, choisi ou plus ou moins subi, intégré par un certain nombre de ménages français. Cette tendance contraste avec l’évolution observée depuis plusieurs années dans les pays en développement, au sein desquels la consommation des protéines animales progresse, tirant la consommation mondiale. Au niveau global, la consommation mondiale de viandes continuerait d’augmenter à un rythme moyen de 1,3 % par an jusqu’en 2050, tirée par le rattrapage des pays en voie de développement. Passée cette période, le ralentissement démographique dans certains pays (comme la Chine), le rattrapage économique dans d’autres pays et les nouvelles attentes des ménages qui en découleront ne seront-ils pas un frein à la progression de la consommation de viandes, à l’exemple de ce qui se passe aujourd’hui dans les pays développés ?
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