Impact carbone et qualité nutritionnelle de l’alimentation en France

Depuis plusieurs années, ont fleuri des informations sur l’impact environnemental de tels ou tels aliments, puis ont suivi des recommandations sur des choix en matière de régime alimentaire pour améliorer cet impact et favoriser ainsi une alimentation plus durable. Faute de savoir quantifier et combiner les différents critères environnementaux (biodiversité, impacts sur le sol, l’eau, l’air, etc.), seule l’émission de Gaz à Effet de Serre (GES), exprimé en équivalent carbone, est généralement prise en considération. En outre, ces études se sont focalisées sur des comparaisons d’apports quantitatifs d’aliments (en raisonnant pour 100 g d’aliment par exemple) sans tenir compte des différences de qualité nutritionnelle. Or le fait de considérer l’apport en carbone pour 100 g ou pour 100 kcal change considérablement le ratio entre les deux : il divise par deux celui attribué à la viande et multiplie par trois celui attribué à la consommation de légumes et fruits. Sachant que la qualité nutritionnelle se joue au niveau du régime alimentaire global et non au niveau de chaque catégorie d’aliments considérée isolément, des chercheurs Français se sont penché ici sur l’analyse des impacts carbone estimés de l’alimentation des Français en fonction de sa qualité nutritionnelle. Ils se sont basés sur les consommations alimentaires de l’enquête nationale INCA2 en en répartissant les participants répartis en 4 classes selon la qualité nutritionnelle de leur alimentation. Celle-ci étant définie par comparaison à la médiane des trois critères suivants : densité énergétique, MAR (Mean Adequacy Ratio, pourcentage moyen des apports nutritionnels conseillés pour 20 nutriments essentiels), et MER (Mean Excess Ratio, pourcentage moyen des valeurs maximales recommandées pour 3 nutriments à limiter). Selon cette étude, les relations entre environnement et nutrition y apparaissent plus complexes que ce qui était couramment admis : une alimentation en accord avec les recommandations nutritionnelles n’a pas nécessairement un faible impact carbone. Et les consommateurs qui ont l’alimentation la plus proche des recommandations nutritionnelles ne sont pas nécessairement ceux dont l’alimentation a le plus faible impact carbone.
Cela est notamment lié au fait que la consommation totale de viande ne varie pas entre les classes de qualité nutritionnelle (ce n’est pas un levier sur lequel jouer) et au fait que ceux qui mangent le mieux sur le plan nutritionnel, ingèrent des quantités d’aliments plus importantes (de fruits, de légumes et de féculents notamment) bien que leurs apports énergétiques soient plus faibles que ceux qui ont une alimentation déséquilibrée.
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