Faire évoluer les systèmes de production de viande bovine pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (TRADUCTION)

Une méta-analyse offre un aperçu des voies permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la production de viande bovine à l’échelle mondiale. Les résultats montrent que les solutions existent bel et bien et permettent des diminutions considérables.

La demande mondiale de viande bovine augmente rapidement (FAO, 2019), ce qui suscite des inquiétudes quant à ses impacts sur le changement climatique (Clark et al., 2020 ; Leip et al., 2015 ; Springmann et al., 2018). La viande bovine et les produits laitiers contribuent à plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’élevage, ce qui représente environ 6,3 Gt d’équivalents CO2/an (Gerber et al., 2013 ; Herrero et al., 2016) et 14-18 % des émissions de GES dues à l’Homme (Friedlingstein et al., 2019 ; Gerber et al., 2013). L’utilité des stratégies d’atténuation des GES des bovins, telles que la séquestration du carbone sur terre et l’augmentation de l’efficacité de la production, sont activement débattues (Garnett et al., 2017).

Une synthèse des évaluations du cycle de vie de différents systèmes de production

Ici, les chercheurs ont compilé 292 comparaisons locales de systèmes de production de bovin « améliorés » par rapport à des systèmes « conventionnels » dans différentes régions du monde, en évaluant les données sur les émissions nettes de GES provenant d’études d’analyse du cycle de vie (ACV). Les résultats indiquent que les émissions nettes de GES des bovins pourraient être réduites de manière substantielle via des changements de gestion. Dans l’ensemble, une réduction de 46 % des émissions nettes de GES par unité de bœuf a été obtenue sur les sites utilisant des stratégies de gestion de la séquestration du carbone sur les terres pâturées, tandis que des sites utilisant des stratégies d’efficacité de croissance parvenaient à une réduction de 8 % des émissions nettes de GES. Cependant, seules 2 % des études atteignaient des émissions nettes de GES nulles.

Des différences selon les régions du monde

Ce sont les études menées au Brésil qui ont obtenu la meilleure progression, les stratégies de gestion de la séquestration du carbone et de l’efficacité réduisant les émissions de GES de la viande bovine de 57 %. Aux États-Unis, les stratégies de séquestration du carbone ont permis de réduire les émissions de GES de plus de 100 % (émissions nettes nulles) dans quelques systèmes de pâturage, tandis que les stratégies d’efficacité n’ont pas réussi à réduire les GES, peut-être en raison de l’efficacité de base élevée dans la région.

Cette méta-analyse offre un aperçu des voies permettant de réduire considérablement les émissions de GES de la production de viande bovine à l’échelle mondiale. Dans les techniques les plus efficaces : le choix des races, le pâturage intensif, l’amélioration de la qualité de l’alimentation et l’agriculture de conservation. Néanmoins, même si ces stratégies améliorées de gestion des terres et d’efficacité pouvaient être pleinement appliquées à l’échelle mondiale, la trajectoire de croissance de la demande de viande bovine fera probablement plus que compenser les réductions des émissions de GES et entraînera un réchauffement supplémentaire, à moins que la consommation de viande bovine ne soit également réduite.

Référence : Cusack DF, Kazanski CE, Hedgpeth A, Chow K, Cordeiro AL, Karpman J, Ryals R. Reducing climate impacts of beef production: A synthesis of life cycle assessments across management systems and global regions. Glob Chang Biol. 2021 May;27(9):1721-1736. (PDF en libre accès)

 

Source : Global Change Biology.

 

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