Émissions de méthane des ovins : vers une solution simple et… buvable (TRADUCTION)

Le 3-nitrooxypropanol (3-NOP), additif reconnu pour réduire les émissions de méthane entérique, pourrait être administré via l’eau de boisson : une solution innovante adaptée aux systèmes de pâturage. Une étude récente menée sur des brebis montre une efficacité supérieure ou équivalente à l’intégration classique dans l’aliment, avec des réductions de méthane allant jusqu’à -41 %. Cette voie d’administration ouvre de nouvelles perspectives pour une atténuation des gaz à effet de serre en élevage extensif.

La stratégie la plus efficace pour réduire les émissions de méthane (CH₄) entérique chez les ruminants est d’intégrer des inhibiteurs de CH₄ dans leur alimentation. Cependant, il est nécessaire d’élargir les formes de présentation actuelles de ces produits (principalement sous forme de poudre), afin de faciliter leur utilisation en systèmes de pâturage.

Évaluation à l’aide de quatre traitements différents

Cette étude a évalué l’efficacité du 3-nitrooxypropanol (3-NOP) administré dans l’eau de boisson pour réduire les émissions de méthane chez des brebis adultes non allaitantes. Le dispositif expérimental reposait sur un plan en carré latin 4×4, avec quatre brebis d’un poids moyen de 44,9 ± 2,6 kg. Sur 8 semaines, les animaux ont été exposés à quatre traitements différents :

  1. Témoin : régime de base sans supplément
  2. Bovaer®10 : 80 mg de 3-NOP/kg de matière sèche (MS) dans l’alimentation
  3. DW80 : 80 mg de 3-NOP/kg de MS dans l’eau de boisson
  4. DW120 : 120 mg de 3-NOP/kg de MS dans l’eau de boisson

Les prises alimentaires et hydriques n’ont pas été modifiées significativement entre les groupes.

 Une réduction significative des émissions de méthane

Les émissions de méthane (g/j et g/kg de MS) étaient significativement réduites avec les trois traitements par rapport au témoin : -26,8 % pour Bovaer®10, -41,4 %, pour DW80 et -35,7 % pour DW120.

Les effets de Bovaer®10 étaient plus marqués dans les 2 heures suivant l’alimentation, tandis que les traitements via l’eau (DW80 et DW120) avaient des effets prolongés jusqu’à 4 heures après le repas. Cette différence s’expliquerait par les schémas de consommation d’eau influençant la libération de 3-NOP dans le rumen.

Le 3-NOP, une molécule prometteuse

Ces résultats montrent que l’administration du 3-NOP via l’eau de boisson représente une stratégie prometteuse dans les systèmes d’élevage où l’intégration dans l’aliment n’est pas possible. Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires selon les habitudes d’abreuvement.

Référence : Ines Rivelli, Rafael Hueso, Isabel Müller, Josef Hoermansperger, Iván Gaytán-Pérez, Maik Kinderman, David R. Yáñez-Ruiz, Efficacy of 3-NOP applied in drinking water on enteric methane reduction in sheep, Animal Feed Science and Technology, Volume 327, 2025, 116400, ISSN 0377-8401 (PDF disponible sur abonnement)

Source : Animal Feed Science and Technology

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