Deux ou trois repas par jour ? Des rythmes alimentaires sexués en région parisienne.

Les auteurs, chercheurs dans différentes unités INRA/INSERM/CNRS, ont réalisé cette étude à partir des données de la cohorte SIRS (Santé, inégalités, ruptures sociales), une enquête socio-épidémiologique longitudinale basée sur un échantillon aléatoire représentatif de la population adulte francophone vivant en agglomération parisienne qui intégrait un questionnaire sur les habitudes alimentaires. Leurs résultats confirment que le modèle des trois repas reste fortement ancré dans les habitudes des habitants de l’agglomération parisienne, là où les contraintes de temps et de vie urbaine pourraient constituer des obstacles majeurs. La norme des trois repas apparaît comme une norme des classes sociales supérieures mieux informées des recommandations médicales et de santé et moins contraintes par des restrictions économiques. Ce modèle est aussi plus courant dans les ménages familiaux avec couples et enfants que dans les autres ménages. Enfin, un schéma de repas sexué est mis en évidence : prendre deux repas par jour est plus fréquent chez les hommes indépendamment de leur statut socio-économique ; chez les femmes cette pratique semble moins liée à une habitude qu’à une série de contraintes socio-économiques associées aux foyers les plus pauvres. En effet, contrairement à leur hypothèse initiale selon laquelle faire deux repas pouvait correspondre au style de vie déstructuré de personnes jeunes sans contraintes familiales, les auteurs ont découvert que cela relève plus souvent d’habitudes alimentaires contraintes. Manger deux repas par jour apparaît moins comme un modèle alternatif que comme un ajustement à des contraintes variées dont celles des faibles revenus, en particulier chez les femmes.
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