Des chercheurs plaident contre une réduction drastique de l’élevage dans le système alimentaire (TRADUCTION)

Dans un article paru dans la revue Animal, huit chercheurs de Belgique, France, USA, UK, Nouvelle-Zélande et Finlande, plaident contre la réduction drastique du bétail, qui pourrait selon eux conduire à un système alimentaire fragile et à des dommages sociétaux. Ils défendent une approche plus holistique et circonstancielle du système alimentaire.

Pour les auteurs, les aliments d’origine animale sont, par le fruit de l’évolution, particulièrement adaptés à l’alimentation humaine. Les huit chercheurs rappellent que les produits d’origine animale apportent un large panel de nutriments nécessaires au développement, au fonctionnement et à la survie des cellules et des tissus. Ils jouent un rôle essentiel dans la santé des nourrissons, des enfants et des adolescents et contribuent à favoriser le maintien de la fonction physique malgré le vieillissement. La consommation élevée de viande rouge dans les pays occidentaux est associée à plusieurs formes de maladies chroniques, mais ces associations restent incertaines dans d’autres contextes culturels ou lorsque la consommation fait partie d’une alimentation saine, soulignent les auteurs.

Outre les questions de santé en cas de consommation excessive et de régime alimentaire déséquilibré, il existe une inquiétude généralisée concernant les impacts environnementaux des aliments d’origine animale. Mais pour les auteurs (qui reconnaissent que certains modes de production sont préjudiciables et nécessitent une atténuation substantielle), les impacts néfastes ne sont pas intrinsèques à l’élevage. Bien conduit, l’élevage contribue même à la gestion des écosystèmes et à la santé des sols, tout en fournissant des denrées alimentaires de haute qualité, et ce, en valorisant des ressources inadaptées à la production alimentaire quand il utilise des terres marginales et des matières non comestibles (fourrage, sous-produits, etc.).

Pour les auteurs, les impacts sur l’utilisation des terres, le gaspillage d’eau et les émissions de gaz à effet de serre reprochés à l’élevage sont très contextuels et leur estimation est souvent erronée du fait de la complexité des données.

Quant au caractère éthique ou non de l’élevage, il dépend des spécificités des pratiques et non du fait que des animaux sont impliqués. Enfin, les discussions autour de l’élevage devraient aussi tenir compte du fait que l’élevage joue un rôle important dans la culture, le bien-être de la société, la sécurité alimentaire et la fourniture de moyens de subsistance.

Les auteurs plaident ainsi contre les idées préconçues sur les impacts des produits d’origine animale sur la santé humaine et celle de la planète et défendent une approche plus holistique et circonstancielle du système alimentaire.

Référence : Leroy F, Abraini F, Beal T, Dominguez-Salas P, Gregorini P, Manzano P, Rowntree J, van Vliet S. Animal board invited review: Animal source foods in healthy, sustainable, and ethical diets – An argument against drastic limitation of livestock in the food system. Animal. 2022 Feb 11;16(3):100457. (PDF en libre accès)

Source : Animal.

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