Carence en fer chez les adolescentes en Suède : un risque accru en cas de régimes végétaux (TRADUCTION)

Une étude menée auprès de lycéennes suédoises révèle une prévalence significativement plus élevée de carence en fer chez les adolescentes suivant un régime végétarien ou pesco-végétarien, comparées aux omnivores. Alors que près de 40 % des participantes présentaient un déficit martial, les auteurs soulignent l’importance d’un dépistage précoce et de conseils nutritionnels adaptés pour prévenir les carences.

 Cette étude d’observation a examiné la relation entre le mode d’alimentation déclaré (omnivore, végétarien…) et le statut en fer chez les adolescentes suédoises. Les données ont été recueillies auprès de 475 lycéennes de Malmö et de Lund, en Suède, à l’aide de questionnaires sur les habitudes alimentaires, la supplémentation en fer et les facteurs démographiques. Les participantes ont été classées en fonction de leur type d’alimentation : 347 omnivores, 38 pesco-végétariennes, 27 non-consommatrices de viande rouge, 60 végétariennes et 3 végétaliennes. Des échantillons de sang ont été analysés pour déterminer les niveaux de ferritine et d’hémoglobine afin de déterminer le statut en fer. La carence en fer a été définie comme une ferritine < 15 µg/l, et l’anémie comme une hémoglobine < 110 g/l chez les moins de 19 ans et < 117 g/l chez les participantes de 19 ans et plus. L’ANOVA et la régression logistique ont été utilisées pour comparer les niveaux de biomarqueurs aux prévalences de carence en fer et d’anémie entre les groupes alimentaires.

Environ 30 % de carence en fer chez les omnivores contre 50 à 70 % en cas de régimes sans viande

Dans l’ensemble, 38,1 % des participantes présentaient une carence en fer. Les omnivores présentaient des taux de ferritine significativement plus élevés (19,6 µg/l) que les pesco-végétariennes (14,7 µg/l, p=0,03) et les végétariennes/végétaliennes (10,9 µg/L, p<0,001). Comparées aux omnivores (30,5 %), les végétariennes/végétaliennes et les pesco-végétariennes étaient significativement plus susceptibles d’être déficientes en fer (respectivement 69,4 %, p<0,001 et 49,4 %, p-value 0,016). Une plus faible consommation de viande rouge et une plus grande consommation de galettes végétariennes et de légumineuses étaient associées à un risque accru de carence en fer. La prévalence de l’anémie était de 3 % dans tous les groupes alimentaires.

Cette étude met en évidence une prévalence plus élevée de la carence en fer chez les adolescentes suédoises adhérant à des régimes végétaux. Les auteurs en concluent que les stratégies de santé publique devraient promouvoir des régimes alimentaires équilibrés qui garantissent un apport et une absorption adéquats du fer, tout en tenant compte de la durabilité environnementale. Et d’ajouter qu’un dépistage régulier et des recommandations alimentaires ciblées sont essentiels pour préserver la santé de cette population à risque de carence martiale.

Référence : Stubbendorff, A., Borgström Bolmsjö, B., Bejersten, T. et al. Iron insight: exploring dietary patterns and iron deficiency among teenage girls in Sweden. Eur J Nutr 64, 107 (2025).

Source : European Journal of Nutrition