Cancers et mode de vie : des facteurs de risque multiples

Dans son numéro du 26 juin, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France publie les résultats et conclusions d’une étude collaborative de 2015 sur les cancers pour lesquels  le mode de vie et l’environnement peuvent être associés à une augmentation ou une diminution du risque. Mise en lumière des points clés de ces travaux.

En publiant la liste des facteurs de risque de cancers, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France (SPF) souhaite améliorer l’information sur les risques probables de cancers qui, selon SPF, suscitent encore beaucoup d’idées reçues. En 2015, par exemple, 76 % des Français estimaient que boire des sodas ou consommer des hamburgers était aussi mauvais pour la santé que boire de l’alcool.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a mené en 2015, en France métropolitaine, un projet collaboratif rassemblant 80 experts des principales institutions de recherche ou de santé publique française. Objectifs : étudier les cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement, en vue d’identifier les facteurs de risque, et ainsi pouvoir mettre en place des actions de prévention réduisant leurs impacts. Les résultats de ce projet ont été publiés dans le numéro 21 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France.

Le cancer : principale cause de mortalité en France

Le nombre de cas de cancers a doublé en 30 ans. Pourtant, 30 à 50 % de ces cancers pourraient être évités si l’on réduisait ou supprimait l’exposition des populations à des agents cancérogènes. En effet, en 2015, quatre cancers sur dix étaient associés à des facteurs de risque liés au mode de vie et à l’environnement.

13 facteurs de risque retenus par le CIRC

Cette étude a estimé l’exposition de la population française à treize facteurs de risque. Ils ont notamment sélectionné le tabagisme, l’alcool ou encore l’alimentation. L’impact de cette dernière a été étudié pour différentes catégories d’aliments, à savoir la viande rouge, la charcuterie, les fibres, les fruits, les légumes et les produits laitiers.

Afin de sélectionner les facteurs de risque jugés cancérogènes certains ou probables, le collectif s’est basé sur les conclusions du World Cancer Research Fund (WCRF)(voir Article Les conclusions du dernier rapport du WCRF – https://www.interbev.fr/fiche/viande-et-cancer-les-conclusions-du-dernier-rapport-du-wcrf/).

L’alimentation, troisième cause de cancer

Les conclusions de l’étude ont montré que la consommation de tabac constituait le premier facteur de risque de développement de cancers (20 % des cancers en 2015), l’alcool arrivait en deuxième position (8 % des cancers), suivi de l’alimentation, associée selon les études épidémiologiques à 5,7 % et 5,1 % des cas de cancers respectivement chez l’homme et la femme. En outre, chez cette dernière,  6,8 % des cancers seraient favorisés par le surpoids.

Attention aux interactions entre facteurs

Ces conclusions sont toutefois à prendre avec précaution, car les facteurs ont été étudiés de manière indépendante, ce qui peut biaiser les résultats. En effet, dans la réalité les facteurs se combinent et peuvent interagir de façon positive ou négative sur les risques de développer un cancer. Ainsi, il semble de plus en plus improbable qu’un aliment ou un composant nutritif constitue en lui-même et individuellement un important facteur de risque ou de protection du cancer. Ainsi, les différentes composantes du régime alimentaire et l’activité physique se conjuguent pour créer un état métabolique plus ou moins propice à la survenue d’un cancer.

Source : Santé Publique France – BEH N°21.

 

Article 59/59 du dossier "Viande, alimentation et cancer"

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