Agriculture circulaire : optimiser la nutrition animale avec les résidus de culture (Traduction)
L’alimentation joue un rôle crucial dans la production et la santé des animaux. Le coût de la nourriture représente une part importante des charges des éleveurs. Cependant, l’utilisation de résidus de cultures agricoles (pailles de céréales, chaumes et enveloppes), ainsi que de sous‑produits agro‑industriels (tourteaux oléagineux, drêches de distillerie, résidus de transformation de fruits et légumes) peut satisfaire les besoins nutritifs des animaux tout en réduisant les déchets agricoles. Dans cette revue, les auteurs se sont intéressés à la valeur nutritionnelle de ces résidus et à leur incorporation dans les rations animales pour soutenir une productivité durable des élevages et diminuer les déchets de culture.
L’étude explore l’importance des résidus de cultures agricoles et des sous-produits agro-industriels dans la promotion de la productivité durable du bétail, en particulier dans les régions subtropicales. Les auteurs soulignent que ces résidus, souvent considérés comme des déchets, peuvent être valorisés comme des ressources alimentaires précieuses pour le bétail, réduisant ainsi les coûts d’alimentation et l’impact environnemental. L’objectif est de passer en revue les utilisations actuelles et potentielles de ces résidus pour améliorer la durabilité et la résilience des systèmes de production animale.
Types de résidus et de sous-produits
Les résidus de cultures agricoles incluent des matériaux tels que la paille de riz, les tiges de maïs et les balles de céréales, tandis que les sous-produits agro-industriels comprennent les tourteaux d’oléagineux, les déchets de distillerie et les résidus de transformation des fruits et légumes. Ces matériaux sont souvent sous-utilisés ou éliminés de manière inappropriée, entraînant une perte de nutriments précieux et une pollution potentielle de l’environnement.
Avantages de l’utilisation des résidus
L’incorporation de résidus agricoles dans l’alimentation du bétail présente plusieurs avantages significatifs. Tout d’abord, elle permet de réduire les coûts alimentaires, ce qui est particulièrement bénéfique pour les petits agriculteurs qui peuvent ne pas avoir accès à des aliments commerciaux coûteux. En utilisant les résidus de cultures comme source d’alimentation, les agriculteurs peuvent diminuer leur dépendance aux fourrages conventionnels, réduisant ainsi les dépenses associées.
Ensuite, l’utilisation des résidus de cultures comme aliment pour le bétail contribue à l’amélioration de la santé du sol. En réduisant la quantité de matière organique brûlée ou laissée à pourrir dans les champs, cette pratique aide à enrichir le sol en nutriments et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Cela favorise un environnement plus sain pour les cultures futures et soutient la durabilité des pratiques agricoles.
Un autre avantage notable est la réduction des émissions de méthane. Les résidus de cultures riches en fibres peuvent modifier les schémas de fermentation dans le rumen des ruminants, ce qui peut entraîner une diminution des émissions de méthane. Cela contribue à atténuer l’impact environnemental de l’élevage et à promouvoir des pratiques agricoles plus durables.
Enfin, l’intégration des résidus agricoles dans les systèmes d’alimentation du bétail favorise l’économie circulaire. Dans ce modèle, les déchets d’une industrie deviennent des ressources pour une autre, créant ainsi un cycle vertueux qui maximise l’utilisation des ressources disponibles et minimise les déchets.
Beaucoup d’avantages mais des défis à relever
Malgré les nombreux avantages, l’utilisation des résidus de cultures présente certains défis. L’un des principaux défis est la variabilité de la composition nutritionnelle des résidus. Ceux-ci peuvent varier considérablement en termes de valeur nutritive, nécessitant ainsi des stratégies de traitement et de supplémentation appropriées pour les adapter à l’alimentation animale. Des méthodes telles que la fermentation ou l’ajout d’enzymes peuvent être nécessaires pour améliorer leur digestibilité et leur valeur nutritive.
Un autre défi est la présence de facteurs antinutritionnels dans certains résidus et sous-produits. Ces composés peuvent limiter leur utilisation directe en tant qu’aliments pour le bétail. Des traitements spécifiques sont donc nécessaires pour neutraliser ces facteurs et améliorer la qualité nutritionnelle des résidus.
En outre, la disponibilité et la qualité des résidus peuvent varier en fonction des pratiques agricoles, des conditions climatiques et des méthodes de récolte. Cela nécessite une gestion et une planification appropriées pour garantir une utilisation optimale des résidus tout au long de l’année. Les agriculteurs doivent être formés à ces pratiques pour maximiser les avantages économiques et environnementaux de l’utilisation des résidus agricoles.
Référence : Shah, A. M., Zhang, H., Shahid, M., Ghazal, H., Shah, A. R., Niaz, M., Naz, T., Ghimire, K., Goswami, N., Shi, W., Xia, D., & Zhao, H. (2025). The Vital Roles of Agricultural Crop Residues and Agro-Industrial By-Products to Support Sustainable Livestock Productivity in Subtropical Regions. Animals, 15(8), 1184 (PDF en libre accès)
Source : Animals
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